Les plus grands sportifs belges : Wout van Aert dompte le mythique Mont Ventoux

En 2021, Wout van Aert arrive sur le Tour de France en confiance. Bien que son printemps ait été perturbé par une appendicite, le Belge de la Jumbo-Visma a accumulé les places d’honneur et déjà conquis pas moins de cinq succès. Il a notamment levé les bras sur Tirreno-Adriatico, Gand-Wevelgem, avant de s’adjuger l’Amstel Gold Race et conquérir son premier titre de champion de Belgique sur route.

Sur la Grande Boucle, qui démarre de Brest cette année-là, van Aert a pour principale mission de jouer l’équipier de luxe pour Primoz Roglic, qui vise le classement général. Toutefois, le natif d’Herentals, qui aura la liberté de jouer sa carte sur certaines étapes, rêve de porter le maillot jaune lors de la première semaine dont le tracé correspond à ses qualités. Mais les jours passent et le Belge, malgré l’une ou l’autre tentative, ne parvient pas à lever les bras.

Un impressionnant solo

Quatrième du chrono à Laval, il passe encore à un cheveu de la victoire lors du sprint à Valence sur la 10e étape. Revanchard, il décide de passer à l’offensive le lendemain, sur l’étape de haute montagne entre Sorgues et Malaucène avec pas moins de deux ascensions du Mont Ventoux au programme. Le champion de Belgique a d’autant plus de liberté que son leader Roglic a été contraint à l’abandon quelques jours plus tôt.

Après un début de journée agité, Wout van Aert se glisse dans la bonne échappée après plus d’une heure de course. Le groupe de tête parvient à s'entendre pour passer la première ascension du Géant de Provence en tête. Tout se décante dans la deuxième montée du mythique col. Le Français Kennys Elissonde fait exploser l'échappée et seuls van Aert, le champion du monde Julian Alaphilippe et le Néerlandais Bauke Mollema parviennent à le suivre. Très rapidement, le triple champion du monde de cyclo-cross paraît le plus en forme et s'isole en tête à 11 kilomètres du sommet.

Malgré la chaleur, Wout van Aert contrôle son effort et bascule en tête du mont chauve. Connu pour ses qualités de rouleur, le Belge ne voit personne revenir sur lui et s'offre sa cinquième victoire sur la Grande Boucle. Il termine avec plus d'une minute d’avance sur Elissonde et Mollema. Cinq ans après son compatriote Thomas De Gendt, il devenait le 17e vainqueur d'une étape du Tour passant par le Mont Ventoux.

"Ma plus belle victoire"

“Je n'ai pas les mots”, réagit le routier-sprinteur transformé en grimpeur à l’issue de son formidable solo. “C'est peut-être un peu stupide à dire. C'est l'une des ascensions les plus emblématiques du monde. C'est peut-être ma plus belle victoire, oui.” Et de continuer : "Je ne m'attendais pas à gagner en solitaire une étape de montagne du Tour. L'ambiance était dingue, c'était un honneur de passer devant tous ces fans vêtus du maillot de champion de Belgique.”

Pas rassasié par ce sensationnel exploit, van Aert remportera dix jours plus tard le chrono de Saint-Émilion et lèvera les bras sur une autre arrivée mythique, celle des Champs-Elysées, sur la dernière étape du Tour. Grâce à ce triplé impressionnant sur trois terrains complètement différents que seuls Eddy Merckx et Bernard Hinault avaient accompli avant lui, le Belge entrait définitivement dans la légende du Tour de France.

Fan de notre série ? Découvrez ces autres portraits

• Les plus grands sportifs belges : Gaston Roelants se couvre d’or à Tokyo
• Les plus grands sportifs belges : Robert Van de Walle devient le Tsar de Moscou
• Les plus grands sportifs belges : Johan Museeuw devient le Lion des Flandres dans l’Enfer du Nord