Quand Jens Voigt est devenu grimpeur pour gagner "son" Tour d'Allemagne

Sports | Le Tour d'Allemagne qui s'élance ce mercredi pour s'achever dimanche est l'occasion de nous souvenir de Jens Voigt, un grand rouleur et roi des échappées, qui a été capable de se transformer en grimpeur pour réussir un doublé sur son tour national en 2006 et 2007

De Tagtik

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La carrière de Jens Voigt, coureur originaire de l'Allemagne de l'Est démarre véritablement en 1994. Pourtant cantonné en principe à un rôle d'équipier, il se mue en leader. Il remporte en avril le Tour de Basse-Saxe, devant un certain Jan Ullrich. En mai il gagne la Course de la Paix, course par étapes mythique chez les amateurs.

Après d'autres résultats intéressants chez les amateurs, il passe professionnel en 1997 dans la modeste équipe australienne ZVVZ-Giant-AIS pour laquelle il ne courra qu'une saison. Il signe dans l'équipe française GAN en 1998.

Sous le maillot GAN, Jens Voigt participe à son premier Tour de France, une édition à jamais entachée par affaire Festina.

Maillot à pois

Dans la bonne échappée échappé lors de la neuvième étape, mais battu par Léon van Bon, il devient le premier Allemand à porter le maillot à pois du Tour. Il apprend le métier au contact de son leader Chris Boardman, grand rouleur comme lui, et découvre Milan-San Remo, Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie. Il est 61e mondial au terme de la saison.

L'année suivante, la formation GAN devient Crédit Agricole et Voigt participe à son second Tour de France, qu'il termine à la 60e place. Il se fait remarquer en troisième semaine en intégrant le top 10 du chrono de Futuroscope. Il signe d'autres "top 10" à Paris-Nice, à la Flèche wallonne et au Championnat du monde de chrono. Il pointe en fin de saison à la 41e place du classement mondial de l'UCI.

En 2000, pour sa troisième Grande Boucle, il pointe à la cinquième place finale du classement de la combattivité. Cette année-là, pas sa meilleure, il gagne une étape de Tirreno-Adriatico.

2001 premier maillot jaune et première étape sur le Tour

En 2001, pour son quatrième Tour de France, lors de la deuxième étape, Voigt se glisse dans groupe de seize coureurs, dont ses équipiers Stuart O'Grady, Anthony Morin et Bobby Julich, qui prennent la poudre d'escampette en direction d'Anvers, une échappée au terme de laquelle O'Grady s'empare du maillot jaune. Deux jours plus tard l'équipe Crédit Agricole remporte le chrono par équipes devant ONCE, Festina et US Postal. O'Grady, maillot jaune depuis l'avant-veille est désormais suivi au classement par deux coéquipiers, Jens Voigt et Bobby Julich.

Deux jours plus tard, Voigt termine deuxième à Colmar, 11 secondes après Laurent Jalabert et avec plus de 4 minutes d'avance sur le peloton. Il s'empare de la tunique jaune jaune, aux dépens d'O'Grady.

Le lendemain, ce dernier la récupère en faisant partie de l'échappée de Pontarlier, formée de 14 coureurs et qui arrive avec plus de 30 minutes d'avance sur le peloton. O'Grady gardera le maillot jaune jusqu'à l'Alpe d'Huez...

Lors de la seizième étape ce tour très réussi pour son équipe, Voigt s'échappe avec six autres coureurs à 160 km de l'arrivée. Il émerge de ce groupe devant Bradley McGee et remporte cette étape à Sarran (Corrèze), avec plus de 25 minutes d'avance sur le peloton. Il terminera l'année à la quinzième place mondiale après des victoires d'étapes au Dauphiné, à la Route du Sud et au Tour de Pologne. En 2002 et 2003, il roule ses dernières saisons sous les ordres de Roger Legeay et ses cinquième et sixième Tours de France mais sans obtenir de résultat majeur.

En 2004, il signe dans la redoutable formation CSC de Bjaarne Riis. Quatrième de Paris-Nice, il remporte le Critérium international en s'adjugeant deux des trois étapes, dont le chrono. Vainqueur d'étape au Tour du Pays basque, il remporte le Tour de Bavière et se classe deuxième du Tour d'Allemagne, derrière Patrik Sinkewitz. Il participe à son septième Tour de France.

2005, deuxième maillot jaune

En 2005, Il gagne le Tour Méditerranéen, en devançant son coéquipier Fränk Schleck. Il enlève trois étapes, dont celle se terminant au mont Faron, ainsi que le contre-la-montre par équipes. Le rouleur est devenu capable de grimper.

Sur Paris-Nice, il s'adjuge le prologue, le classement par points, et termine à la quatrième place du classement général.

En avril, il gagne en solitaire une nouvelle étape du Tour du Pays basque et termine deuxième de Liège-Bastogne-Liège, derrière Alexandre Vinokourov.

Au Tour de France, deuxième du contre-la-montre par équipes avec CSC, Voigt est en embuscade au général pendant la première semaine. Lors de la neuvième étape, il s'échappe du peloton avec Christophe Moreau dans le Ballon d'Alsace, derrière Michael Rasmussen, qui gagne l'étape. En arrivant à Mulhouse avec trois minutes d'avance sur le peloton, Voigt s'empare du maillot jaune de Lance Armstrong. Il le perd le lendemain, à Courchevel. Le surlendemain, il arrive hors délai et est éliminé. 2006, première au Tour d'Allemagne

En 2006, L'affaire Puerto oblige l'équipe CSC à prendre le départ du Tour dans son leader Ivan Basso et Voigt en profite pour gagner une deuxième étape sur la Grande Boucle, à l'issue d'une échappée qui permet à l'Espagnol Óscar Pereiro de remporter le Tour.



En août, Voigt dispute le Tour d'Allemagne. Vainqueur de la deuxième étape, il prend la tête du classement général trois jours plus tard. Il gagne les deux étapes suivantes, dont un contre-la-montre, et s'impose au classement général.


Et rebelote l'année suivante

Il revient sur son tour national en 2007 pour défendre son titre. Mais, au départ, il craint que la course ne soit plus difficile pour lui qu'en 2006 à cause de l'arrivée au glacier du Rettenbach, à 2 671 mètres d'altitude. Il s'empare du maillot de leader à l'issue de la deuxième étape, un chrono par équipes remporté par CSC. Lors de l'étape de montagne redoutée, il se classe deuxième en rivalisant avec des coureurs réputés meilleurs grimpeurs que lui, tels que Levi Leipheimer, récent troisième du Tour de France. Il garde par conséquent sa première place au classement général et assure sa victoire finale en gagnant l'avant-dernière étape, courue contre-la-montre. Sut up Legs !

A la fin de sa carrière, Jens Voigt -parfois surnommé Mr Breakaway- laissera derrière lui sa devise, une phrase qu'il avait pris habitude de se répéter lorsqu'il courait. "Shut up legs, and do what I tell you to do" - "Fermez-la mes jambes, et faites ce que je vous demande". Lorsque les muscles brûlent et que le niveau de souffrance devient extrême, tous les moyens sont bons, mentaux ou physiques, pour parvenir à ses fins et arriver à terminer la course. "It's only pain" ("ce n'est que de la douleur"), était son autre leitmotiv. Jens Voigt a pris sa retraite en 2014, après avoir participé à 17 Tour de France et battu le record de l'heure sur piste (record qu'il ne conservera malheureusement que deux mois). Il a évolué au sein d'équipes prestigieuses comme Gan Crédit Agricole, CSC, RadioShack, Trek Factory Racing... En 2016, il écrit sa biographie, retraçant son palmarès et sa vie autour du vélo. Le bouquin s’intitule évidemment "Shut up Legs!: My Wild Ride On and Off the Bike". Il avoue lui-même qu'il na pas inventé cette phrase, il l'a juste utilisé comme une arme pour se motiver et aller au-delà de ce qu'il était capable.
Le calendrier des étapes du Tour d'Allemagne :

  • Mercredi 23 août : étape 1 (à partir de 16h05 sur Pickx+ Sports 1)
  • Jeudi 24 août : étape 2 (à partir de 15h05 sur Pickx+ Sports 1)
  • Vendredi 25 août : étape 3 (à partir de 15h05 sur Pickx+ Sports 1)
  • Samedi 26 août : étape 4 (à partir de 16h05 sur Pickx+ Sports 1)
  • Dimanche 27 août : étape 5 (à partir de 15h05 sur Pickx+ Sports 1)

Suivez le Tour d'Allemagne du 23 au 27 août sur les chaînes Pickx+ Sports, disponibles dans l'option Pickx Sports de Proximus. Pour ceux qui manqueraient les étapes, les meilleurs moments seront disponibles sur pickx.be ou en VOD pour les abonnés Proximus.

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