Carlos Alcaraz, le nouveau monstre à trois têtes

"Alcaraz est le mix parfait, il a pris le meilleur de Roger, Rafa et moi… Il joue un tennis fantastique sur tous les types de surface et il mérite d’être là où il est." Depuis un certain temps déjà, la planète tennis compare le nouveau phénomène Carlos Alcaraz aux trois légendes du début du XXIe siècle : Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic. Mais, ce dimanche soir, le Serbe, bon perdant après une finale épique en cinq sets à Wimbledon, a confirmé le ressenti de tout le monde. Joueur le plus titré de l'histoire en Grand Chelem, ses mots résonnent comme une passation de pouvoir avec l'Espagnol.

La Next Next Gen prête à la relève

Pendant longtemps, Novak Djokovic a écarté tour à tour ses adversaires. La Next Gen, incarnée par des Zverev, Medvedev ou encore Tsitsipas, n'a que très rarement bousculé le taulier. Mais, cette fois-ci, la Next Next Gen semble avoir quelque chose de plus. Carlos Alcaraz, en particulier, est prêt à assumer ce rôle de nouveau patron du circuit ATP. Le numéro 1 mondial a une véritable soif de titres et il veut écrire l'histoire comme ses prédécesseurs.

Troisième plus jeune vainqueur de Wimbledon à 20 ans après Boris Becker et Bjorn Borg, le jeune ibérique disputait pourtant le tournoi pour la troisième fois seulement au All England Club. Après une élimination rapide lors de ses débuts en 2021 (deuxième tour), il avait atteint le quatrième tour l'année dernière. Le natif d'El Palmar compte désormais 12 titres son palmarès. Il en a remporté la moitié cette saison.

Un génie (aussi) en herbe

Vainqueur du dernier US Open, Carlos Alcaraz avait déjà prouvé qu'il était aussi à l'aise sur dur que sur terre battue où il avait failli physiquement en demi-finale à Roland Garros contre le même Novak Djokovic. Mais à Londres, il a démontré qu'il pouvait aussi briller sur gazon et qu'il était également en mesure de très vite tourner le bouton. Son mental et son style complet le rapprochent indubitablement de son adversaire.

Mais pour priver Novak Djokovic de son huitième titre dans le temple du tennis en neuf finales, le protégé de Juan Carlos Ferrero s'en est également démarqué. Sa rapidité d'exécution, sa puissance et son coffre que Rafael Nadal ne renierait pas ont fait très mal au Serbe. De même que sa palette de coups, englobant de délicieuses amorties et de subtils lobs, qui a rappelé de magnifiques souvenirs aux fans de Roger Federer.

La fin du rêve pour Djokovic

Carlos Alcaraz est-il parti désormais pour dominer en solo le circuit ATP ? La réponse est assurément non. D'autres jeunes phénomènes pointent aussi le bout de leur nez comme Jannik Sinner ou Holger Rune. Mais l'ancienne garde n'a pas non plus dit son dernier mot. N'ayons pas la mémoire trop courte et rappelons-nous que Novak Djokovic a eu une balle de deuxième set dans le tie-break. À 2-0, il aurait été difficile pour l'Espagnol de mettre fin aux dix années d'invincibilité du Serbe sur le Center Court. 

Si le natif de Belgrade aura désormais énormément de mal à réaliser le Grand Chelem calendaire, lui qui a déjà 36 ans, son palmarès en Grand Chelem (23 victoires) pourrait bien encore croître. D'autant plus que pour l'instant, seul Carlos Alcaraz semble être en mesure de l'arrêter...

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