Nicolas Taiana lève le voile sur « Le système D’Onofrio » : "Il a toujours estimé qu’il n’avait jamais rien fait d’illégal"
Nicolas Taiana est journaliste et a récemment sorti un livre sur Lucien D’Onofrio. Dans « Le système D’Onofrio », l’auteur raconte à la façon d’un roman comment l’ancien agent et dirigeant s’est hissé au sommet du foot mondial, pas toujours de manière très légale. Rencontre avec l'auteur.
De Pickx

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Bonjour Nicolas. Comment vous est venue l’idée d’écrire un livre sur Lucien D’Onofrio ?
Nicolas Taiana : Avant d’arriver en Belgique (l’auteur est Français, ndlr), j’avais déjà entendu parlé de lui. C’est un personnage qui gravitait autour du football belge, qui était un peu vu comme le boss final d’un jeu vidéo. Il était entouré de pas mal de mystère avec aussi beaucoup de fantasmes le concernant. Forcément, ça pique la curiosité en tant que journaliste. Au fur et à mesure de reportages, on m’a raconté pas mal d’anecdotes à son sujet et, il y a un peu plus d’un an, je me suis dit que sa vie romanesque méritait d’en faire un livre. Pour parler de son côté success story, mais aussi pour raconter les casseroles qu’il traine. J’avais aussi envie de démonter les fantasmes qui le concernent, comme le fait qu’il serait associé à la mafia, juste parce qu’il est d’origine italienne, une idée assez raciste finalement.
Vous avez proposé à D’Onofrio de participer au livre ?
N.T. : Oui, c’est un des premiers que nous avons contacté. Je dis « nous » parce qu’il y a rapidement eu le projet de faire un documentaire en parallèle. On voulait qu’il puisse réagir sur différents points, qu’il éclaircisse certaines zones d’ombres où lui seul pouvait avoir la réponse. Mais il n’a pas voulu participer, malgré plusieurs relances.
A partir de là, comment est-ce que vous procédez ?
N.T. : On a fait un travail de fact checking, de recoupage des sources pour coller au plus près à la vérité, être le plus objectif possible.
Omerta liégeoise
Est-ce qu’il y a eu des pressions pour que ce projet n’aboutisse pas ?
N.T. : On n’a jamais eu ce sentiment. Mais au bout d’un moment, quand on a parlé à plusieurs témoins, très vite on lui répète ce qu’on nous raconte. Il a appelé des proches pour leur demander de ne pas participer. Il a aussi contacté des journalistes, de la RTBF notamment, pour leur dire qu’il n’était pas vraiment content qu’il y ait un projet à son sujet. Là où on nous a mis des bâtons dans les roues, c’est quand certaines sources étaient ok de parler puis qu’elles se sont rétractées car Lucien n’était pas d’accord qu’elles parlent.
Comment les gens réagissaient-ils ?
N.T. : Parfois, c’était lunaire, surtout à Liège. Là, les gens vous disent directement « je n’ai jamais eu d’affaires avec » quand vous évoquez le sujet, comme si travailler avec Lucien D’Onofrio était automatiquement verser dans l’illégalité. Mais à côté de ça, ils ne se gênent pas pour le protéger.
C’est dû à quoi, ça ?
N.T. : A sa réputation, aux affaires qu’il a eues avec la justice. C’est un tout. Comme il s’exprime pas ou peu, il y a beaucoup de fantasmes autour de lui. Les gens ont peur qu’en parlant ça leur retombe dessus.
C’est un personnage central à Liège.
N.T. : Il a tellement de contacts qu’il peut en faire bénéficier ses proches et, je peux le comprendre, ils préfèrent en profiter que de parler à la presse. Pouvoir aller voir des matchs à Porto, au Milan, c’est plus sympa que de parler. Il y a une sorte d’omerta, de silence autour de Lucien D’Onofrio, aussi parce que c’est quelqu’un qui est apprécié.

Dans l’ombre
On connait déjà beaucoup de choses sur lui mais y a-t-il des choses qui vous ont surpris dans son histoire ?
N.T. : La façon dont il s’est formé comme impresario, puisque c’est comme ça qu’on disait à l’époque. Il a appris le métier auprès de Ljubomir Barin, un agent croate qu’on surnommait « Sacoche Noir », ce qui veut tout dire. C’est aussi de là que D’Onofrio a eu toutes ses connexions en Croatie et dans les Balkans.
Son passage en prison, au début des années 80, pour trafic de hachich libanais est aussi quelque chose dont on parle peu. Dans une interview au Soir, D’Onofrio parlait d’une erreur de jeunesse. Il avait écopé de 4 ans ferme, qu’il n’a pas fait jusqu’au bout, et je pense qu'effectivement il se cherchait un peu à cette époque-là.
Le titre du livre est « Le système D’Onofrio ». Finalement, c’est quoi le système D’Onofrio ?
N.T. : C’est un système qui a plusieurs facettes. D’abord celle de quelqu’un qui est toujours là sans être là. C’est un homme de l’ombre, qui tire les ficelles. Au Standard, il n’est apparu dans l’organigramme qu’à partir de 2004 alors qu’il opérait depuis 1998 et la reprise. C’est aussi quelqu’un qui a toujours continuer à opérer comme agent même quand il faisait l’objet d’enquête pour malversations financières qui ont finalement conduit à ce qu'il soit techniquement interdit d'exercer. Il a toujours estimé qu’il n’avait jamais rien fait d’illégal. Il a utilisé des sociétés écrans au départ, puis des avocats plus récemment. D’Onofrio est quelqu’un qui sait garder des liens, frapper aux bonnes portes. Ses ennemis d’un jour peuvent devenir ses amis du lendemain, et vice-versa. Enfin, il sait suivre les bonnes personnes. Il y a eu Ljubomir Barin, mais aussi Henri Depireux et Robert Waseige.
Qu’est-ce qui vous a plus dans cette enquête ?
N.T. : Déjà, j’aime ces portrait-enquêtes autour d’une seule figure. Et puis avec Lucien D’Onofrio, on raconte la Belgique, l’Italie, le Portugal, l’évolution du foot business.

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