Les étoiles filantes : Rubens Barrichello, dans l'ombre du plus grand

Sports | Devenir pilote de Formule 1 n’est pas simple. Mais l’être derrière le plus grand pilote de tous les temps, ça l’est encore moins. C’est ce qu’a vécu le Brésilien Rubens Barrichello pendant 5 ans chez Ferrari.

De Pickx

Partager cet article

Quand on pense à Michael Schumacher chez Ferrari, un autre nom vient souvent à l’esprit, celui de Rubens Barrichello. Le Brésilien fut l’équipier de l’Allemand de 2000 à 2005. Six saisons durant lesquelles il a dû vivre dans l’ombre de Schumi. Six saisons à s’effacer pour le bien du Baron Rouge. Six saisons à s’écraser corps et âme pour le bien de son équipier.

Si les relations entre Jean Todt, le boss de la F1 chez Ferrari, et Schumi étaient plus qu’amicales, entre Schumacher et son équipier brésilien la relation était plus tendue, plus froide. Pas d’animosité mais pas d’amitié non plus. Pour Schumi, Barrichelo était un mal nécessaire. Pour Rubinho, Schumacher était l’accès aux portes de la gloire.

D’espoir…

Rien ne destinait pourtant Rubens Barrichello à devenir le pilote le plus humilié de l’histoire récente de la F1. Fils d’un père garagiste près du circuit d’Interlagos, à Sao Paulo, Barrichello se tourne très vite et tout naturellement vers le sport automobile. Les débuts en karting sont prometteurs et en 1993 il est bombardé à 21 ans en Formule 1 grâce à de généreux sponsors. Direction l’écurie Jordan.

Rapidement, et malgré une voiture peu fiable, Rubens Barrichello montre qu’il en a dans le ventre. Petit à petit, le Brésilien se fait un nom et s’affiche comme un grand espoir de la F1. En 1994, au Grand Prix du Pacifique, il lutte un moment avec Ayrton Senna avant de s’avouer vaincu. Il décroche tout de même son premier podium et noue un début d’amitié avec la légende brésilienne. De courte durée car, 15 jours plus tard, Senna se tue à Imola.

… à larbin

Cet événement aura un impact considérable sur la suite de la carrière de Barrichello. Aux funérailles de Senna, Barrichello lance : "Ne vous inquiétez pas, je serai là pour vous. Je suis brésilien et j'aime ce pays." Des paroles de réconfort qui deviennent une promesse et poussent le peuple brésilien a en attendre beaucoup de lui. Trop même. Il devra attendre six ans et son passage chez Ferrari pour enfin goûter aux joies de la victoire et rendre hommage à Senna. "Je n'étais pas préparé à cela, reconnaîtra-t-il plus tard. Les gens ont commencé à trop attendre de moi. Je me suis écroulé. J'étais trop jeune."

Si Ferrari l’a fait signer pour épauler Michael Schumacher, c’est probablement parce qu’elle a vu en lui ce qu’il fallait pour faire un bon équipier : un très bon pilote mais à la personnalité effacée. Barrichello était le mec idéal pour performer sans prendre le risque de faire de l’ombre à Schumacher. Le larbin idéal, en somme.

Humiliation autrichienne

En 2002, pour sa troisième saison au volant d’une Scuderia, Barrichello affiche une belle forme. Une très belle même. Mais pas autant que celle de Schumi, sacré dès le 21 juillet en France. L’Allemand ne laisse que des miettes et c’est souvent Barrichello qui les récupère. A l’exception de Ralf Schumacher, frère de Schumi, et David Coulthard, le Brésilien est le seul à « rivaliser » avec son équipier. Michael remporte 11 grands prix cette saison-là, Rubens 4.

Mais c’est en Autriche que la carrière de Barrichello chez Ferrari prend une autre tournure et que tout le monde comprend sa position de laquais au service de Schumacher. Après avoir obtenu la pôle position, le Brésilien fait la course en tête. La victoire ne semble pas pouvoir lui échapper mais, à 8 tours de l’arrivée, la direction de Ferrari lui ordonne de laisser passer Schumacher. Barrichello refuse et continue. Mais dans le dernier virage, il s’arrête et laisse passer son équipier.

Sur le podium, Schumi fait monter Barrichello sur la première place et lui offre le trophée du vainqueur. La gêne est énorme, le moment surréaliste. La FIA n’apprécie pas et inflige une amende de 1 millions de dollars à l’écurie italienne. Le pilote brésilien se justifie maladroitement. "Je viens de resigner pour deux ans avec Ferrari. Je n'avais pas le choix. Je traverse une période plutôt agréable, je deviens un meilleur pilote et j'en gagnerai d'autres. Michael m'a donné le trophée, je le ramènerai à la maison ce soir." Son rôle est désormais ancré, il ne changera plus. Il n’aura jamais la lumière.

 

Regardez tout ce que vous aimez, où et quand vous voulez.

Découvrez Pickx Se connecter

Top

Attention : regarder la télévision peut freiner le développement des enfants de moins de 3 ans, même lorsqu’il s’agit de programmes qui s’adressent spécifiquement à eux. Plusieurs troubles du développement ont été scientifiquement observés tels que passivité, retards de langage, agitation, troubles du sommeil, troubles de la concentration et dépendance aux écrans

Top