Roberto Martinez aura réagi trop tard dans cette Coupe du monde

Sports | La Coupe du monde s’est terminée dès la phase de groupes pour les Diables Rouges. Une humiliation pour la génération dorée belge. Qu'est-ce qui a mal tourné et quelle est la responsabilité du sélectionneur Roberto Martínez dans cet échec ?

De Pickx

Publié le 02.12.22

2min

Ce qui a le plus manqué aux Diables Rouges au Qatar ? De la créativité et des goals. Un but en trois matchs, c’est bien trop peu pour espérer passer les poules d’une Coupe du monde. Tant décriée, la défense n'y est cette fois pour rien, car elle a fait le job, maintenant les filets belges inviolés à deux reprises. Même s'il convient de noter que Jan Vertonghen et ses coéquipiers ont été aidés par l'approche prudente de Roberto Martinez. En jouant avec cinq hommes derrière, un tampon devant la défense et à un rythme très lent en ne cherchant qu'occasionnellement la profondeur par des longs ballons, on court en effet peu de risques défensivement.

Un système qui a fait son temps ?

Mais une telle approche implique également un manque de joueurs au milieu de terrain et en attaque, qui était par le passé compensé par la classe de nos meilleurs joueurs comme Kevin De Bruyne, Eden Hazard et Romelu Lukaku. Sur les trois, un seul arrivait véritablement en forme au Mondial : KDB. Mais au Qatar, il a déçu et a souvent donné l'impression de jouer seul sur une île. Le maître à jouer de Manchester City était à juste titre agacé par cette tactique dépassée, par la construction sans risque de l'arrière et le manque de dynamisme autour de lui.

On en vient naturellement aux profils choisis par Martínez, qui a prouvé une fois de plus lors de cette Coupe du monde qu'il était un entraîneur loyal mais prudent et conservateur. Au lieu de vraiment donner leur chance à des joueurs comme Loïs Openda, Jérémy Doku, Leandro Trossard ou encore Hans Vanaken, il a préféré ses valeurs sûres. La prestation convaincante d'Amadou Onana contre le Maroc a prouvé qu'un peu de confiance dans la nouvelle génération ne peut pas faire de mal. On peut se demander pourquoi le joueur d’Everton n'a pas débuté contre le Canada, par exemple, même s’il est bien sûr plus facile de dresser un tel constat après coup.

Fidèle à ses principes

De son côté, Eden Hazard n’apporte plus ce qu’il a pu apporter par le passé. Michy Batshuayi marque régulièrement, certes, mais n’est que très peu utile dans le jeu. Le poids des années se fait de plus en plus sentir chez Axel Witsel, tandis que Yannick Carrasco et Thomas Meunier alternent trop souvent les bons mouvements et les moments d’absence. Qu’auraient pu donner Arthur Theate en défense, ou Trossard contre le Maroc, s'il avait pu commencer dans sa meilleure position ?

Martinez a le mérite d'être un homme de principes. Il s’en est allé avec ses idées et sa philosophie. Celles-ci lui ont apporté du succès, c’est indéniable, mais son manque d’innovation a rendu les Diables prévisibles et, il faut le dire, moins bons. Le Catalan n'a pas réussi à insuffler un certain renouveau après la troisième place historique à la Coupe du monde 2018. Certes, il a sorti quelques surprises de son chapeau dans ce dernier match couperet contre la Croatie. Mais cela n'a pas suffi, et c'était surtout trop tard.

Suivez la fin de la phase de groupes de la Coupe du monde 2022 ce vendredi 2 décembre sur La Une et sur Tipik.

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