Gordan Vidovic, la naturalisation express sous Leekens en 1998

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Pion essentiel de Georges Leekens à l'Excel Mouscron, Gordan Vidovic le suivra même jusque chez les Diables où il disputera avec notre équipe nationale la Coupe du monde 1998.

De Pickx

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L'histoire de Gordan Vidovic ressemble à un scénario digne d’Hollywood. Le footballeur d’origine bosnienne fuit son pays lorsqu’y éclate la guerre civile au début des années 1990. Il rejoint d’abord le club suisse du FC Saint-Gall. Et puis, il débarque en Belgique avec deux autres footballeurs professionnels de Sarajevo, Suad Katana et Mario Stanic.

Dans notre pays, cependant, aucun club de première division ne le souhaite dans ses rangs. Ce sera donc la troisième division belge pour Vidovic, au modeste KVK Tirlemont. Lors de la saison 1992-1993, l'attaquant marque régulièrement pour l’équipe. Un an plus tard, il est transféré au Royal Cappellen FC, où il inscrit 29 buts en 27 matchs, devenant meilleur buteur du club. C'est ainsi qu’en 1995, il attire l’attention de Georges Leekens, alors entraîneur de l'Excel Mouscron, club de deuxième division.

Conte de fées

C'est donc dans le Hainaut que l’histoire prend soudain une tournure féerique pour Vidovic. En 1995, l’attaquant s’engage en effet avec l’Excel Mouscron où Leekens en fait un défenseur central. Auteur de 33 buts en 156 matchs, Vidovic y réalise ses meilleures performances et, avec les frères Mbo et Emile Mpenza, il porte Mouscron vers de nouveaux sommets. Ainsi promu en première division en 1996, le club est même en tête de classement pendant un long moment. Entre-temps, Leekens prépare un plan : il conseille au Bosnien de se faire naturaliser belge. La raison ? Nous la découvrirons très vite.

En 1997, lorsque Leekens succède à Wilfried Van Moer comme entraîneur national des Diables Rouges, il fait immédiatement appel à ses poulains de Mouscron : Vidovic et les frères Mpenza. Naturalisé, le désormais Belgo-Bosnien fait ses débuts dans la défense des Diables Rouges le 7 juin 1997 lors d'un match de qualification pour la Coupe du monde contre Saint-Marin, remporté par les Belges 6-0. Son intégration en dehors du terrain est cependant moins aisée, Vidovic est en effet malmené par la presse et même par certains de ses coéquipiers. Enzo Scifo, par exemple, ne voit pas d’un bon œil le fait que le nouveau venu ne parle ni le néerlandais, ni le français.

Débuts en Coupe du monde

Nous sommes en 1997, il reste donc un an avant la Coupe du monde qui se déroulera en France. De manière héroïque, la Belgique parvient à se qualifier après des matchs de barrage contre l'Irlande. Gordan Vidovic est sélectionné pour la Coupe du monde, malgré plusieurs blessures au cours de la saison précédente. En raison de l’une d’elles, il manque le match d'ouverture contre les Pays-Bas (0-0) au Stade de France. Mais il est ensuite titularisé à deux reprises contre le Mexique et la Corée du Sud. Cependant, ces trois matchs, tous conclus par un partage, s’avèrent insuffisants pour se qualifier pour la phase à élimination directe et les Diables rouges sont éliminés prématurément de la Coupe du monde.

Malgré de virulentes critiques, Leekens est maintenu à son poste, ce qui signifie que Vidovic reste aussi. Mais lorsque l'entraîneur national, en difficulté, est finalement licencié en août 1999, cela marque également la fin de la carrière internationale du Belgo-Bosnien. Au total, il a fait 16 apparitions avec les Diables Rouges entre 1997 et 1999. Si l’on tient compte du fait qu’il a participé à une Coupe du monde au cours de ces deux années et qu’il jouait encore comme attaquant en troisième division belge peu de temps auparavant, cela reste une histoire incroyable, digne d’un conte de fées.

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