Zbigniew Boniek, le cauchemar de la Belgique au Mondial 1982
La Coupe du monde 1982, qui a lieu en Espagne, commence idéalement pour les Diables Rouges. Dans le groupe III, la Belgique hérite de la Hongrie, du Salvador et du champion du monde en titre argentin. Les Diables Rouges ont même l’honneur de disputer le match d’ouverture contre Diego Maradona et consorts au Camp Nou. Un fameux obstacle d’entrée, d’autant plus que le stade est acquis à la cause d’El Pibe de Oro, fraîchement transféré au FC Barcelone.
Mais les Belges affichent un très beau visage et, grâce à Erwin Vandenbergh, qui inscrit l’unique but du match, ils créent la sensation contre les Argentins. Largement favoris ensuite face au petit poucet qu’est le Salvador, les joueurs de Guy Thys s’imposent de justesse (1-0) avant de partager l’enjeu contre la Hongrie (1-1). La Belgique se qualifie ainsi pour la phase suivante du tournoi, qui prend à l’époque la forme d'une nouvelle phase de groupes.
Hat-trick
Elle y retrouve la Pologne et l’URSS. Pour leur match face aux Polonais, les Diables sont privés d'Eric Gerets et de Jean-Marie Pfaff, blessés après s’être heurtés lors du match contre la Hongrie. C’est ainsi que Theo Custers, à l'époque gardien de l'Espanyol et doublure de Pfaff, est propulsé titulaire. Ce sera cependant la dernière apparition avec les Diables du portier à la chevelure abondante...
Le 28 juin, la Belgique est balayée par la Pologne au Camp Nou, le stade qui a pourtant vu les Belges briller deux semaines plus tôt. Un homme incarne le triomphe polonais : Zbigniew Boniek, qui inscrit un triplé en 53 minutes pour sceller le score à 3-0. Les performances de l’attaquant lors de cette Coupe du monde lui vaudront un transfert de rêve à la Juventus dans la foulée. Après une autre défaite contre l'URSS, les Diables disent adieu au tournoi.
Custers, le bouc émissaire
Le match contre la Pologne fut le dixième et dernier de Custers en équipe nationale. Après la piètre performance des Diables, le portier en prend pour son grade et est érigé en victime expiatoire. “J'ai fait l'erreur d'admettre que j'étais fautif pour le deuxième but", se souvient l’ancien gardien. "Les critiques m'ont achevé et on se demandait ce que je faisais dans l'équipe. Alors que la saison précédente, j'avais été sacré meilleur étranger de la Liga, à égalité avec le Danois Allan Simonsen."
Bien des années plus tard, Boniek lui-même défendit Custers : "Je me souviens de ce gardien de but : cheveux roux, très dynamique. Je l’ai trouvé bon, vraiment. J'ai entendu après coup qu’il avait joué son dernier match international contre nous, et je le regrette un peu. Je ne pense pas qu'il soit à blâmer du tout. Lequel des trois buts aurait-il pu arrêter ? Franchement, avec Pfaff dans les buts, cela aurait aussi été 0-3".
Suivez la rencontre de Ligue des Nations entre la Belgique et la Pologne ce mercredi 8 juin à 20h45 sur RTL TVI.
