La Française Léolia Jeanjean, titulaire d'une wildcard, vit un rêve à Roland Garros

Pour la troisième année consécutive, Karolína Plísková, huitième tête de série, n'a pas passé le deuxième tour. Et c'est en grande partie par sa faute, en raison de ses erreurs bien trop nombreuses. Le match s'est conclu sur un score de 2-6, 2-6 en faveur de Léolia Jeanjean. L'histoire de cette Française de 26 ans est assez remarquable. Elle a parcouru un chemin long et chaotique avant de parvenir à sa première participation à un tournoi du Grand Chelem.

Plombée par des blessures

À l'âge de 12 ans, Jeanjean était déjà considérée comme une future pépite du tennis féminin. Dans toutes les catégories de jeunes, elle a tout joué à fond. La presse française l'a parfois appelée « la Richard Gasquet du tennis féminin ». Très tôt, des marques telles que Nike et Babolat ont frappé à sa porte. Tout semblait possible pour la jeune Française. Mais le rêve s'arrête brusquement à l'adolescence. Trois luxations de la rotule l'éloignent des courts et des promesses de gloire future du tennis féminin. Pour éviter de se lamenter sur son sort, la jeune femme déménage aux États-Unis pour y étudier et obtient trois diplômes en l’espace de cinq ans.

À l’université, elle continue à jouer au tennis et alors qu’elle brille sur le circuit américain, elle est stoppée en plein élan quand survient le covid en 2020. Elle décide alors de contacter Guillaume Herbach, son ancien partenaire d’entraînement, devenu entretemps entraîneur dans le Sud de la France. Alors positionnée au-delà du top 1000 au classement WTA, sa décision de revenir en France et de travailler avec Guillaume Herbach s’avérera plus que payante.

« Si elle atteint le Top 50, je ne serai pas étonné »

En peu de temps, Léolia Jeanjean passe en effet de la 1002ème place au top 400. Puis, tout s’enchaîne rapidement. Elle reçoit une wildcard pour Roland Garros et, pour ses débuts en Grand Chelem, elle remporte son premier match contre l'Espagnole Nuria Parrizas Diaz, 354ème mondiale. Mais c’est à une bagarre d’un tout autre niveau qu'elle a dû se livrer pour espérer passer le deuxième tour à Paris puisqu’elle devait se défaire de Karolína Plísková, tête de série numéro 8 à Roland Garros. En éliminant la Tchèque, la Française, classée 227ème avant ce match, a réalisé un véritable exploit. Léolia Jeanjean a en effet non seulement battu une joueuse du top 10 dans un tournoi majeur mais cela faisait surtout 34 ans, depuis 1988 avec le match de Conchita Martinez contre Lori Mcneil, qu’une joueuse aussi mal classée n’avait plus battu à Roland Garros une tenniswoman faisant partie du top 10.

Une superbe performance de Léolia Jeanjean qui, grâce à cette victoire, est entrée dans le top 200 du tennis féminin. Et selon son entourage, on peut s'attendre à beaucoup plus de sa part. « C'est Cendrillon. J'entends beaucoup dire que la boucle est bouclée mais non, ce n’est que le début. Il faut qu’elle continue. Si elle atteint le top 50, je ne serai pas étonné », estime Nicolas Pietrowski, son ancien entraîneur. L'aventure de Jeanjean à Roland Garros se poursuit maintenant au troisième tour. La nouvelle coqueluche du tennis féminin français y rencontre ce vendredi la Roumaine Irina Begu (WTA-63).

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