Nisqy et Cloud9 surnagent en LCS

De Proximus

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Alors que les LEC battent leur plein et nous offrent une saison de haute volée, deux équipes européennes figurent dans le top 10 du global power rankings d’ESPN pour le mois de juillet. Où en est-on dans les LCS de l’autre côté de l’Atlantique ?

Aucune équipe Nord-Américaine ne figure dans le top 10 du classement du site d’actualité sportive. Autre signe assez fort, un outil analytique disponible sur internet mettant à disposition les statistiques des principales ligues compétitives League of Legends et très utilisé par les coachs, Game Of Legends, a dû rétrograder la compétition franchisée de l’Oncle Sam dans les tournois de tiers 2. Les data obtenues à travers les matchs opposant les clubs d’Amérique du Nord n’était plus significatif du haut niveau et faussait les résultats obtenus dans les championnats principaux du jeu de Riot Games tels que les LEC, la LPL, la LCK etc. Deux clubs surnagent cependant un peu dans ce marasme ambiant et se partagent la première place du championnat : Team Liquid et Cloud9. Cette dernière a une particularité comparé aux autres formations de sa ligue : elle possède un joueur belge en son sein, Nisqy. Revue d’effectif d’une équipe qui semble avoir retrouvé la voix du succès après une longue période de disette de six ans.

Cloud9 et la longue traversée du désert

Le 19 avril dernier, Cloud9 remportait son troisième titre LCS, mettant fin à six longues années sans aucun titre, une éternité pour l’une des structures historiques de la scène League Of Legends Nord-Américaine. Après la période dorée de la structure aux neuf nuages entre 2013 et 2014 grâce à des joueurs iconiques (Balls, Hai, LemoNation, Meteos et Sneaky) qui rapporteront deux fois la place de champion de LCS au club de Jack Etienne, une longue traversée du désert s’installe.

Pourtant ce n’est pas faute d’avoir eu des opportunités pour y mettre fin sur ces dernières années. L’équipe de Nisqy est celle ayant le plus souvent terminée seconde dans l’histoire de la ligue de l’Oncle Sam, six fois. Malgré de nombreux changements au sein de la formation, la formule gagnante n’est jamais trouvée entre 2014 et 2020. Jensen est peut-être le plus grand symbole de cette période. Après sept saisons au sein de Cloud9 et trois finales perdues, il remporte son premier titre l’année de son transfert chez Team Liquid face à TSM. Cette réputation de lucky losers, il a fallu du temps pour mettre sur pied un remède en capacité de vaincre la malédiction.

Licorice, Zven, Nisqy, Blaber et Vulcan semblent désormais remettre le couvert dans le Summer Split en cours après leur succès au cours du Spring Split. Malgré trois défaites sur leurs cinq derniers matchs, les coéquipiers de la fierté nationale belge sont premiers ex aequo avec Team Liquid avec onze victoires pour trois défaites. Le plus souvent, les victoires sont assez expéditives Cloud9 étant l’équipe qui passe en moyenne le moins de temps sur la faille de l’invocateur (28:52). Outre la macro game qui explique en grande partie la vitesse d’exécution de l’écurie américaine, les talents qui évoluent sur la faille de l’invocateur pour Jack Etienne sont un autre facteur important à prendre en compte.

Le nouveau visage de Cloud9 : une équipe au multiple talents

© Riot Games / Cloud9

Licorice est à l’heure actuelle le meilleur toplaner américain sans l’ombre d’un doute. Sa capacité à remporter son un contre un impose le respect et ce ne sont pas les statistiques qui amèneront le doute autour de cette affirmmation. En effet, il est le joueur qui a la différence de gold (971) et de cs (19) la plus importante à 15 minutes de jeu vis à vis de son opposant direct. Il est aussi classé deuxième ex aequo avec Impact au classement du nombre total de solo kills obtenu (5).

Cette différence s’explique grandement de par les champions qu’il joue. Même s’il lui arrive de choisir des tanks, il n’hésite pas à s’orienter vers des choix plus offensifs, forts en 1vs1 ou offrant une montée en puissance importante au cours de la partie. C’est ainsi qu’il a joué depuis le début de la saison 3 fois Jayce et deux fois Wukong. Il a aussi joué trois fois Sett, même lorsque son équipe a besoin d’outils pour initier des combats et faire office de première ligne, on lui laisse l’un des choix en la matière les plus offensifs du jeu.

Les qualités de Licorice permettent donc souvent à Cloud9 d’avoir une priorité sur la partie supérieure de la faille de l’invocateur. Mais l’autre côté de la carte n’est pas pour autant plus simple à conquérir pour les opposants des partenaires de Vulcan et Zven.

© Riot Games / Cloud9

Là encore, il est difficile de trouver meilleure botlane au pays de l’oncle Sam que celle de l’écurie au neuf nuages. Vulcan et Zven ont respectivement les meilleurs premiers et troisième KDA de la ligue. Le support canadien a aussi en moyenne le plus grand nombre d’assist par match. Il est en capacité de jouer un vaste panel de support (Yuumi, Thresh, Senna, etc.) et cela semble parfaitement convenir à son coéquipier.

En effet, ce dernier semble revivre après un passage compliqué chez TSM, il est l’ADC qui a atteint le plus rapidement la barre des 10k Gold dans une partie (20:32). La sérénité et la confiance semble regagné Zven au plus grand bonheur de ses partenaires. Il n’est très certainement pas encore aussi polyvalent qu’un Perkz, il n’a joué qu’à trois reprises des champions qui n’étaient pas des ADC jusqu’à maintenant, mais il semble afficher une certaine régularité dans ses performances. Nul doute que le titre obtenu lors du Spring Split y est pour quelque chose. Il peut de toute façon, compter sur un Nisqy très orienté sur le jeu d’équipe depuis le début de la saison pour le soutenir.

© Riot Games / Cloud9

Nisqy, seul joueur belge à évoluer en LCS, a su se forger une réputation et gagner le respect de ses pairs après une première expérience sur le sol américain avec Team EnVyUS moins heureuse que celle qu’il a débuté en 2019 avec Cloud9. Il semble d’ailleurs au sommet de son art depuis le début du Summer split, il a le deuxième meilleur KDA du championnat pour l’instant. Ce principalement dû au grand nombre d’assist qu’il obtient à chaque partie, il se met au service du collectif. On le connaissait très polyvalent, il a joué 10 champions jusqu’à maintenant sur le Summer Split, mais nous découvrons sur ce segment d’été sa capacité à jouer des héros beaucoup plus axés sur le collectif (Twisted Fate et Galio) chose qu’il avait peu fait jusqu’à maintenant.

Sur l’ensemble de sa carrière compétitive en Challenger Series, LCS EU, LCS NA et TPL, il n’a joué qu’à cinq reprises Twisted Fate et onze fois Galio. Il a déjà joué cette saison le magicien lanceur de cartes deux fois et le géant ailé de pierre quatre fois. Il a presque doublé son nombre de partie sur ces deux champions dans les deux cas. Ce style de jeu semble parfaitement convenir au jeune Blaber qui peut en profiter pour prendre des risques sur la carte tout en sachant qu’il possède un filet de sécurité.

© Riot Games / Cloud9

Le jeune jungler américain fait partie des murs de la structure aux neuf nuages. Depuis, 2017, soit une éternité dans l’industrie de l’esport, d’autant plus pour un jeune talent, Blaber porte les mêmes couleurs. Il a gravi les échelons progressivement pour terminer par occuper une place de titulaire dans l’équipe principale. Il a passé près de deux ans au sein de l’académie pour parfaire son talent et en l’espace de six mois depuis son intégration à la formation première il a permis de mettre fin à la longue période de disette de Cloud9.

Son profil de rookie expérimenté est atypique. Même si parfois il est un peu tête brûlé, c’est lui qui gère les rotations et le rythme du début de partie. Ce dernier est souvent effréné ce qui explique pourquoi les junglers ennemis ont souvent du mal à suivre : Blaber est deuxième au classement des joueurs créant la plus grande différence de gold à 15 min vis à vis de leur opposant direct.

© Riot Games / Cloud9

La tempête Cloud9

Les derniers succès de Cloud9 ne sont pas seulement dus à une accumulation d’individualités mais aussi à une alchimie et un jeu d’équipe bien au-dessus de ce que l’on peut voir chez les autres autres équipes américaines. En plus des différences qui peuvent être créées en 1vs1 ou 2vs2 sur les voies de la faille de l’invocateur, les coéquipiers de Nisqy mettent en place des rotations qui prennent souvent de court leurs adversaires.

Deux joueurs sont essentiels à ce niveau-là: la pépite belge et Blaber. Pour Nisqy, sur les douze matchs joués par la formation nord-américaine il a joué à quatre reprises Galio et deux fois Twisted Fate. Ces deux champions aux ultimes globaux permettent d’assurer une présence importante sur toute la carte très tôt dans la partie et donc de créer des infériorités numériques. Les rencontres ou le midlaner Cloud9 ne joue aucun de ces deux champions, il peut compter sur son partenaire dans la jungle pour mettre une pression de tous les instants sur les différentes voies de la faille de l’invocateur. En jouant majoritairement des héros très agressifs en début de rencontre tels que Lee Sin et Olaf, cela assure à ses coéquipiers de pouvoir prendre part à des escarmouches dès les premières minutes. De plus, les coéquipiers de Licorice mettent souvent en place un swap lane juste après le premier drake afin de pouvoir prendre possession de l’herald par la suite et s’assurer le contrôle des deux premiers objectifs neutres de la partie. Les suivants tombent souvent par la suite les uns après les autres, dans plus de la moitié de leurs parties au cours du Summer Split, Cloud9 possédaient l’âme du dragon.

Les différences créées face à des vis à vis directs et le sens de la macro game de ce club expliquent pourquoi les affrontements face à leurs pairs américains ne dépassent que rarement la barre des trente minutes de jeu. Les premiers teamfights arrivés, l’écart est déjà tellement important entre Cloud9 est ses opposants directs que l’issue est assez souvent fatale pour ces derniers. Et si ce n’est pas assez, Vulcan se met toujours à disposition pour faire don de son corps pour initier des batailles rangées de la meilleure des façons. L’effet boule de neige est alors inéluctable et le nexus ennemi finit souvent par s’effondrer.

Quelle concurrence pour Cloud9 ?

La question sur toutes les lèvres à l’heure actuelle est donc, qui peut bien vaincre dans le cadre d’un BO3 cette équipe ? Excepté Team Liquid, peu peuvent rentrer dans cette catégorie. La défaite du week-end passé grâce à l’obtention furtive du buff baron peut cependant créer un antécédent pour de prochains matchs. Peut-être qu’un TSM des grands jours s’ils arrivent à monter en régime pourrait d’ici la fin de la saison régulière menacer Cloud9 mais rien n’est moins sûr. Nous ne sommes cependant pas à l’abri d’une surprise.

Il est vrai que récemment, les partenaires de Zven ont perdu trois rencontres en l’espace de cinq matchs, mais cela ne semble être qu’un relâchement passagé tant ils ont écrasés leur différents adversaires jusqu’à maintenant. Il ne faut cependant pas tomber dans une sorte de suffisance. Certains joueurs étant assez jeune dans cette formation, c’est un risque à prendre au sérieux. Il faudra aussi faire attention à Zven en espérant qu’il ne retombe pas dans ses travers ainsi qu’aux phases de draft. La défaite assez sèche contre 100T est en partie due à l’utilité assez relative du Jarvan IV dans le système de jeu actuel et à la très belle performance de Contractz sur son Olaf (10-1-7).

Mais il s’agit encore de la saison régulière, il est normal de faire des essais. Il semblerait cependant que l’ancien joueur académique soit plus à l’aise sur des champions capable d’avoir un impact important dans les escarmouches de début de partie.

© LoL Esports / Riot Games

Cloud9 est donc une équipe qui domine outrageusement les LCS, peut-être un peu trop pour se préparer aux joutes internationales qui auront lieu lors des World Championship de League Of Legends à la fin de l’année. En effet, il est difficile pour l’écurie américaine de trouver beaucoup d’adversité dans ce Summer split, les deux erreurs de parcours face à 100T et à Evil Geniuses ne doivent pas être les arbres qui cachent la forêt. Seul Team Liquid comme explicité précédemment semble pouvoir les inquiéter.

C’est l’une des principales faiblesses de Cloud9 sur cette saison en quelque sorte et elle découle d’un facteur hors de leur contrôle. Lorsque l’on regarde plus près de la Belgique, du côté des LEC, le championnat nous offre une homogénéité rarement vue. Les équipes européennes qui s’envoleront pour la messe annuelle de League Of Legends seront à n’en pas douter rompu aux luttes acharnées et donc prêtes à affronter les légions chinoises et coréennes qui les attendront de pied ferme. Pas sûr qu’il en sera de même pour les coéquipiers de Nisqy qui après une longue période de vacances risque de tomber dans une bataille sanglante sans même avoir le temps de faire quelques foulées d’échauffement.

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