Quand Eddy Merckx remportait son premier Tour de France

Sports | Le 28 juin 1969, c’est un Eddy Merckx revanchard qui se présente au départ de son premier Tour de France, après son exclusion injuste du Giro quelques semaines plus tôt. A 24 ans, le Belge mettra les points sur les “i” en décrochant trois semaines plus tard la première de ses cinq victoires sur la Grande Boucle.

De Pickx

Publié le 20.07.20

2min

Environ 130 coureurs se présentent au départ du Tour 1969 à Roubaix. La délégation belge y sera très productive, puisque plus d'une étape sur deux sera remportée par un de nos compatriotes cette année-là. Sans surprise, c’est Eddy Merckx qui en empocha le plus grand nombre, le Cannibale rentrant au pays avec six étapes. Preuve de sa suprématie sur ce Tour, son dauphin au général Roger Pingeon accusera un retard de... 18 minutes au soir de la dernière étape.

Le premier tour de l’Ogre de Tervuren commence cependant par une déception. Lors du prologue, le directeur sportif de Faema, l’équipe de Merckx, le laisse partir en premier, craignant qu’il y ait trop de Belges le long du parcours s’il part en dernier. Merckx bouclera le parcours en 7 secondes de plus que l’Allemand Rudi Altig et ne portera donc pas le maillot jaune lors de la première étape qui arrive en Belgique.

Une première victoire au Ballon d'Alsace

C’est lors du septième jour de course que le Belge remporte la première de ses six étapes. Au pied de la dernière difficulté de la journée, Merckx augmente le rythme et fait craquer presque tous ses adversaires. Seul Rudi Altig s'accroche à sa roue, mais pas pour longtemps. Au sommet du Ballon d’Alsace, l’Allemand arrive avec deux minutes de retard sur le Cannibale, qui frappe un premier grand coup dans ce Tour.

Lors de la 8e étape, Merckx prend sa revanche par rapport au prologue. Il devance Altig de deux secondes sur un parcours long de 8,8 km et en profite pour repousser ses plus proches poursuivants au classement général à plus de 5 minutes.

Un solo épique de 140 km

Dans la 10e étape, ce sont deux gros morceaux qui attendent les coureurs avec, entre autres, le col de Madeleine et le Galibier à gravir. Merckx étouffe toute tentative d’échappée, sauf celle de son compatriote Herman Vanspringel, qui parvient à devancer Merckx de deux minutes pour remporter l'étape. Le lendemain, dans la dernière étape alpestre, Merckx et Felice Gimondi s'échappent seuls dans les derniers kilomètres. L’Italien demande alors s'il peut gagner l'étape, ce que Merckx lui promet la victoire, mais dans le sprint, l'Italien ne réussit pas à dépasser le Belge. Ce dernier réalise alors qu'il n'a pas tenu parole mais se rattrape le jour suivant. Dans l'étape vers Aubagne, Merckx, son coéquipier Van Schil, l'Espagnol Gandarias et Gimondi sprintent à trois pour la victoire. Cette fois, c’est bien l’Italien qui s’impose, avec la bénédiction probable du Cannibale…

Dans l’étape reine des Pyrénées, disputée entre Louchon et Mourenx, le Belge assomme la concurrence. Il avale seul les cols de Soulor et de l’Aubisque pour s’imposer au terme d’une chevauchée exceptionnelle de 140 km. A l’arrivée, il compte près de 8 minutes d’avance sur le deuxième de l’étape, l’Italien Michele Dancelli.

Six jours plus tard, le Cannibale termine le travail dans le contre-la-montre final à Paris et s'assure de la victoire. En plus du maillot jaune, il remporte six étapes, le maillot vert, le classement de la montagne, la combativité, le combiné et le classement par équipes. Le 20 juillet, avec une avance de près de 18 minutes, Merckx remporte avec autorité le premier de ses cinq Tours de France.