La Coupe du monde 94 fut-elle la plus excitante de l'histoire ?

Sports | Le Mondial 94 aux États-Unis a été marqué par des rebondissements incroyables. La Roumanie d'Hagi, la Bulgarie de Stoitchkov ou encore la Suède de Larsson ont rendu cette Coupe du monde plus excitante que jamais. À tel point de la voir comme la plus belle de toutes ?

De Pickx

Publié le 17.07.20

2min

"Dès que le ballon roulera, le monde sera heureux et uni." Le président de la FIFA de l'époque, Joao Havelange, connaît plus que quiconque l'importance de la Coupe du monde de football pour rassembler les citoyens et les peuples. Les États-Unis, qui d'habitude sont épris du football américain, se transforment en un énorme studio de télévision que tout le monde regarde pour le Mondial 94. Le "Soccer", comme ils l'appelent, devient le temps d'un mois la préoccupation principale aux quatre coins de la Terre.

L'Allemagne, l'Argentine, le Brésil ou encore l'Italie sont évidemment les grands favoris de la Coupe du monde. Pourtant, seuls les deux derniers cités répondent aux attentes. La faute aux outsiders de la compétition qui vont se surpasser au cours du tournoi.

Roumanie-Suède, le duel des outsiders

La première grosse sensation arrive en huitième de finale. L'Argentine, qui a vu Diego Maradona être exclu du Mondial en phase de poules à la suite d'un contrôle positif, croise le fer avec la Roumanie de l'architecte Gheorghe Hagi. Au terme d'un match spectaculaire, les Roumains, qui jouent désormais en majorité dans les clubs de l'Europe de l'Ouest, s'imposent finalement 3-2. Pour beaucoup, il s'agit de la plus belle rencontre de la compétition.

En quart de finale, la Roumanie affronte une autre équipe surprise, la Suède. Après avoir tenu en échec le Brésil en phase de poules, les coéquipiers de Kennet Andersson, passé notamment par le KV Malines, ont pris le dessus sur l'Arabie saoudite en huitième. Des Saoudiens qui avaient, de leur côté, terminé devant la Belgique en poules en l'emportant notamment face aux Diables Rouges grâce à un solo incroyable de Saeed al-Owairan.

Véritable révélation du tournoi, la Suède ne possède pourtant pas en ses rangs des artistes de classe mondiale. La majeure partie de l'équipe est cependant unie et portée par un même objectif. Il faut dire que la plupart des joueurs ont déjà vécu une Coupe du monde désastreuse en 1990, où ils n'avaient pas réussi à prendre un point et avaient terminé à la dernière place de leur groupe. Par la suite, ils ont atteint la demi-finale de l'Euro 92 disputé à domicile. Cette expérience et cette cohésion mènera également le pays nordique jusqu'aux demi-finales du Mondial 94 puisque la Roumanie doit s'incliner au terme des tirs au but.

Les Diables Rouges tombent face au tenant du titre

La Bulgarie, de son côté, a également réussi un parcours incroyable aux États-Unis. Hristo Stoitchkov et les siens ont tout d'abord dompté l'Argentine en phase de poules avant de battre le Mexique en huitième aux tirs au but. Mais le plus bel exploit des Bulgares se produit au stade des quarts de finale contre l'Allemagne.

L'Allemagne de l'Ouest a gagné 3 Coupe du monde et elle a été 4 fois finaliste lors des dernières éditions. La majorité de l'équipe est d'ailleurs composée des champions de 1990. Après avoir terminé premier de leur groupe, les coéquipiers de Jürgen Klinsmann affrontent la Belgique en huitième de finale. Alors que le tournoi se joue de manière générale sous une chaleur intense, cette rencontre se dispute à Chicago sous le froid et la pluie. Les cages des Diables Rouges sont défendues par le meilleur portier du tournoi Michel Preud'homme. Malgré les prouesses du gardien belge, les Allemands parviennent toutefois à inscrire 3 buts et s'imposent 3-2. L'histoire retiendra que la Belgique aurait mérité de recevoir un penalty à 20 minutes de la fin, alors que le score était de 3-1, pour une faute sur Josip Weber.

Des demi-finales inattendues

Face à la Bulgarie, l'Allemagne aura moins de réussite. Positionnés juste derrière les États-Unis au classement FIFA, à la 31e place, les Bulgares ne possèdent pas des noms aussi ronflants, hormis Stoitchkov, que Klinsmann, Rudi Völler ou Lothar Matthäus dans les rangs de la Mannschaft. Menés au score, les Lions, qui n'avaient rien à perdre et tout à gagner, parviennent cependant à inverser la tendance en trois minutes et à l'emporter 2-1.

La nouvelle force de l'Est tombera finalement en demi-finale face à l'Italie. Le Brésil se montrera également trop fort pour la Suède qui obtiendra tout de même la médaille de bronze. Pour la première fois de l'histoire, la finale, disputée le 17 juillet 1994, se jouera aux tirs au but. La Seleção aura alors les nerfs plus solides et l'emportera sur un dernier raté de Roberto Baggio.