Mokele-mbembe, le monstre du Congo

Info | Tout le monde connaît le monstre du Loch Ness mais rares sont ceux qui ont entendu parler d'un monstre comparable qui se cache au Congo. Dans une région reculée du nord du Congo-Brazzaville, dans les marais du fleuve Congo, vivrait un gigantesque reptile appelé Mokele-mbembe. La plupart des témoins oculaires affirment que le monstre est de couleur brun-rouge et recouverts d'épaisses écailles. Il mesurerait environ 10 mètres de long et possèderait un cou long et puissant.

De Pickx

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Mi-dragon, mi-éléphant

Voilà bientôt deux siècles que l'on parle de lui. Les pygmées évoquent depuis longtemps déjà des créatures mi-dragon, mi-éléphant surgissant de l'eau. La première mention imprimée d'énormes empreintes circulaires laissées par ces créatures remonte à 1776, dans un récit autour des missionnaires français dans l'ouest de l'Afrique centrale. Au cours des deux siècles qui ont suivi, des missionnaires, des autorités coloniales, des chasseurs, des enquêteurs et des indigènes ont donné des descriptions plus ou moins convaincantes des animaux qui pourraient avoir laissé ces empreintes. Des témoignages plus récents se concentrent autour de la région marécageuse de Likouala, sur le fleuve Congo.

Légende?

Difficile de savoir s'il s'agit d'une énième légende répandue sans preuve par des farfelus. "J'ai regardé de nombreuses cartes et cette région est très mal connue. C'est un peu le bout du monde. On a l'impression q'un pan entier de la préhistoire a survécu là-bas", explique à la BBC le biologiste Roy Mackal de l'Université de Chicago. Dans les années '80, il a dirigé un expédition dans la forêt tropicale du Congo à la recherche de cette mystérieuse créature.

Grand reptile

Mokele-mbembe présente de nombreuses similitudes avec son cousin écossais, le monstre du Loch Ness. Ce serait une espèce de grand reptile avec un long cou et une longue queue. Même si l'animal semble a priori plutôt végétarien, il pourrait se montrer agressif envers les humains. Dans certains récits, le monstre possède même une corne avec laquelle il serait capable de tuer un éléphant. Il n'en faut évidemment pas plus pour attirer les curieux de tous poils.

Des histoires héroïques

Plus de 50 expéditions parties à la recherche du Mokele-mbembe sont déjà rentrées bredouille. Même si quelques empreintes laissées par les pattes du monstre auraient été retrouvées et si quelques photos floues viennent alimenter ces histoires à dormir debout. "J'étais dans mon bateau sur le fleuve quand j'ai aperçu Mokele-mbembe", raconte un témoin. "Il a commencé à nous poursuivre avec la tête hors de l'eau. Nous avons du nous enfuir pour qu'il ne nous tue pas."

Expéditions

En 1980 et 1981, Roy P. Mackal, biologiste à l'Université de Chicago, dirigea deux expéditions dans la région. Lors de la première, il était accompagné d'un spécialiste des reptiles, James H. Powell Jr., qui avait entendu parler de mokele-mbembe lors de ses recherches sur les crocodiles à l'ouest de l'Afrique centrale. Aucune de ces deux expéditions ne permit d'apercevoir l'animal, même si Mackal et ses compagnons ont pu interroger un certain nombre de témoins oculaires locaux. Certains affirmaient que cet animal redouté vivait dans les marais et les rivières du coin. Un groupe de pygmées en aurait même tué un dans le lac aux alentours de 1959.

Doute

Même si les expéditions Mackal ne réussirent jamais à atteindre le très reculé lac Tele, un groupe concurrent dirigé par l'ingénieur américain Herman Regusters acheva ce très difficile voyage. Pendant une période de deux à trois semaines, il affirme avoir observé à plusieurs reprises avec sa femme Kia Van Dusen d'énormes animaux au long cou dans l'eau du lac ou dans les marécages alentour. Le biologiste congolais Marcellin Agagna, qui avait participé à la deuxième expédition Mackal explora le lac au printemps 1982 et mentionne, lui, une seule apparition. Tant  Regusters qu'Agagna expliquèrent que des problèmes de caméra les empêchèrent de ramener des preuves formelles de l'existence du monstre. Les 4 expéditions suivantes, une anglaise, deux japonaises et une hollandaise, enregistrèrent toutes des résultats négatifs.

Pas convaincant

Ce n'est évidemment pas suffisant pour nous convaincre mais, d'après Paul Ohlin qui travaille pour une organisation de développement au Congo, la population locale n'a absolument aucun doute sur l'existence de Mokele-mbembe. "Les 
gens en parlent autour d'un bon feu de bois. C'est comme si c'était une réalité de leur vie quotidienne", explique-t-il. "Ils ont évidemment un regard sur le monde très différent de vous ou moi", conclut-il, tout en estimant qu'il est important de prendre les nombreux témoins au sérieux.

Mythe

"Il existe sûrement un mythe autour de tout cela", explique Adam Davies, un grand voyageur anglais. "Mais lorsque vous leur demandez si c'est un être de chair et de sang, ils sont intarissables et en donnent des descriptions physiques très précises." Au moins un argument scientifique peut être mis en avant : dans le passé on a découvert l'existence de certains animaux, même si elle avait d'abord été rejetée par les experts. L'okapi, par exemple, n'a été découvert et décrit qu'à partir de 1901.

Forêt reculée

La région située au nord du Congo Brazzaville semble un cadre idéal pour abriter toute une série de trésors cachés. Pas moins de 80 % de la région n'a jamais été cartographiée, d'après le gouvernement congolais. Elle se compose d'une épaisse forêt tropicale, qui appartient à un des plus grands ensembles forestiers de ce type sur la planète. On trouve difficilement meilleur endroit pour fantasmer sur de mystérieuses créatures. Même si l'on peut se poser des questions sur les motivations véritables des Congolais qui soutiennent son existence.

Argument touristique?

Argument touristique ou nouvelle espèce animale? Comme souvent, il est difficile de répondre sérieusement à cette question. "Je suis passionné par la découverte de nouvelles espèces animales", explique l'explorateur Mackal, 86 ans aujourd'hui. "Je crois que Mokele-mbembe existe vraiment. Et pas en un seul exemplaire. J'aimerais vraiment participer à sa découverte." Mais peut-être cela n'arrivera-t-il jamais. Car le doute contribue à entretenir la magie d'une légende. Pensez au nombre d'années qu'on attend le début d'une preuve pour le monstre du Loch Ness...

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