Film d'horreur : les 10 lois du genre

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De Pickx

Publié le 05.04.11

3min

D’où nous vient cette envie d’avoir peur ? Pour certains, c’est s'installer dans des engins étranges qui vous propulsent à grande vitesse dans les airs et vous font tournebouler. Pour d’autres, moins physique mais tout aussi prenant, c’est le cinéma qui est synonyme du grand frisson. Ce genre, le film d’horreur, répond à des règles immuables auxquelles n’échappe pas Scream 4, le nouvel opus signé Wes Craven (dans les salles le 13 avril). La première de ces règles est d’offrir au spectateur un personnage récurrent, de préférence bien méchant et sévèrement flippant. Le monstre d’Alien, Freddy dans Les Griffes de la Nuit ou Chucky dans le film éponyme. Pour Scream 4, c’est GhostFace dont le masque nous fait dire que ce n’est pas tous les jours carnaval à Hollywood.

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En toute simplicité tu tueras

Le scénario d’un film d’horreur se doit d’être simple, pour ne pas dire simplissime. Les amateurs du genre, pour la plupart des adolescents ou ceux qui le sont restés dans leur tête, ne se plongent pas dans un bon Massacre à la tronçonneuse pour réfléchir à la crise socio-économique qui frappe nos pays industrialisés. En empêchant presque le spectateur de réfléchir, le cinéaste peut le faire plonger dans un monde paniquant. Le propos se doit d’être distrayant, amener le spectateur à une forme de perdition, là où il pourra laisser exploser ses émotions les plus enfouies.

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L'hémoglobine tu ne compteras pas

Ne confondons pas suspense, thriller et film d’horreur. Dans cette dernière catégorie, celle qui nous intéresse ici, on fait appel à la tension qui existe en vous, à une certaine forme d’instinct. Les litres d’hémoglobine coulant sur l’écran de vos nuits blanches sont un élément récurrent qui permettra de titiller votre dégoût, votre peur et, au final, qui vous fera sursauter au moindre claquement de porte.

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À la réalité tu ne t'attacheras pas

Nous l’avons déjà dit : celui qui se plonge à corps perdu dans un film d’horreur, qu’il en soit le créateur ou le spectateur, n’y va pas pour démontrer qu’il possède un QI supérieur à la moyenne. Du coup, pas besoin de se poser trop de questions sur la logique des événements présentés et encore moins sur le caractère plausible de certaines scènes. Dans les séries, il peut donc arriver de retrouver des personnages que l’on croyait morts ou des créatures dont on peut difficilement imaginer que la nature ait pu les mettre au monde. Le leitmotiv reste le même : ne pas trop se poser de questions…

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Vilain et méchant tu seras

A croire que la beauté ne s’accorde pas bien à l’horreur. Mais si les beaux peuvent se montrer cruels, ce sont les laids qui auront le plus de crédibilité au moment de nous faire nous recroqueviller dans notre fauteuil. Le visage couvert de boutons purulents, les cicatrices exhibées comme autant de trophées de meurtres passés, les mains coupées… Les artifices ne manquent pas et nous ne parlons même pas ici de l’imagination débordante de certains maquilleurs qui nous concoctent parfois des monstres réellement répugnants.

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De façon dichotomique tu agiras

Les histoires que racontent les films d’horreur sont vieilles et simples comme le monde. Elles sont simplement agrémentées de quelques éléments allant chercher au plus profond de notre âme ce qui nous déplaît le plus. Mais dans l’idée, il s’agit toujours d’histoires qui opposent le bon au méchant, même si ceux-ci peuvent parfois être nombreux. En bref, un film d’horreur, ce n’est juste qu’une vision un rien effrayante de ce qu’est la lutte ancestrale du Bien contre le Mal.

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Des personnages secondaires tu sacrifieras

Bien évidemment, dans cette lutte du Bien contre le Mal, il faut des victimes. Pas question de sacrifier vos personnages principaux qui doivent servir d’épisode en épisode. C’est pourquoi le film d’horreur regorge de seconds rôles qui, par définition, sont autant de one shot. La plupart d’entre eux ne survivront pas aux attaques des méchants et cela ne rendra que plus belle la victoire des héros, c'est-à-dire ceux qui restent vivants jusqu’au générique de fin.

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Une fin équivoque tu proposeras

Quant au méchant, s’il est de bon ton de le découper en tous sens, de le faire exploser, de le brûler vif ou de l’écarteler à la vue de ses ex-futures victimes, il est tout aussi efficace de laisser planer le doute sur sa mort réelle. On ne sait jamais. Le principe même d’un scénariste de film d’horreur est de déborder d’imagination et tuer définitivement un personnage qui marche, c’est se fermer les portes d’une suite qui pourrait marcher.

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Les détails tu ne négligeras pas

Le principe même du film d’horreur est que celui-ci doit pouvoir avoir plusieurs vies (pas forcément 9 comme les chats). Les détails jouent ici un rôle important. En effet, si vous arrivez à faire trembler un vrai dur, vous pouvez être certain qu’il aura envie de montrer votre film à quelqu’un qu’il croit plus faible. La finesse des détails – entendez par là l’intensité des gros plans sur une tête arrachée ou un bras broyé par une pince coupante – sera l’occasion pour lui de se délecter non seulement de son propre dégoût, mais aussi de la peur ressentie par l’autre.

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Des tabous tu ne nourriras pas

Terminons ce bref aperçu des lois immuables du film d’horreur par sans doute la plus difficile à respecter : ne pas avoir de tabous. En effet, il se peut que le côté humain du cinéaste refasse surface à l’heure d’écrire son scénario. C’est se priver alors d’un pan d’imagination entier qui ne manquerait pourtant pas de faire tout son effet. Le film d’horreur est un genre à part entière. Réfréner son envie d’hémoglobine, un sadisme latent ou une cruauté souvent naturelle sont autant d’obstacles à la réussite du long métrage chez les aficionados du genre.

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