Des scientifiques de l'Université de Gand, de l'Université catholique de Louvain et de l'Hôpital Universitaire de Gand ont présenté la semaine dernière les résultats de leurs travaux sur la santé sexuelle en Flandre. Des résultats qui démontrent que quand on parle de sexe, certains préjugés ont la vie dure. Voici les 13 mythes sexuels que ces chercheurs démontent pour nous.
Mythe 1: La première fois arrive de plus en plus tôt
La vie sexuelle des jeunes flamands débute un peu plus tôt que par le passé, mais ils y sont préparés. Premier constat: l'âge moyen du premier rapport sexuel a baissé. Parmi les jeunes générations, l'âge du premier rapport est d'environ 17 ans. Chez les générations plus anciennes, il tournait autour de 20 ans. Mais le délai entre le premier rapport et le premier flirt reste de 2,7 ans, tant chez les plus jeunes que dans les groupes plus âgés.
Mythe 2: Les Flamands ont des rapports sexuels 2 à 3 fois par semaine
Les Flamands ont en moyenne 1,2 rapports sexuels par semaine, soit 5 fois par mois. La fréquence des rapports sexuels est plus basse chez les adolescents mais plus haute chez les trentenaires et les quadras. Les quinquas font en moyenne l'amour moins d'une fois fois par semaine.
Mythe 3: Les pratiques sexuelles sont uniformes
Tous les Flamands ne sont pas égaux dans la chambre à coucher. Au cours des six derniers mois, ils déclarent avoir pratiqué des relations sexuelles vaginales (82 %), des caresses (84 %), le toucher ou la stimulation des organes génitaux (83%), des caresses sur le corps nu de leur partenaire (77%), du sexe oral "actif" (55 %) et du sexe oral "passif" (51 %).
Mythe 4: Les saignements du premier rapport permettent de vérifier si une femme est vierge ou non
Les saignements constatés lors d'un premier rapport ne constituent en rien un bon test de virginité. Les femmes de la deuxième génération d'origine turque ont plus souvent des pertes de sang lors du premier rapport (83 %) que les femmes flamandes (59 %). Les chercheurs suppose que la "désirabilité" sociale joue ici un rôle. Les femmes qui signalent des saignements les associent souvent à un premier rapport sexuel douloureux.
Mythe 5: Quelqu'un qui éprouve un désir homosexuel souhaite avoir des rapports sexuels avec une personne du même sexe
Désir homosexuel ne signifie pas forcément comportement homosexuel. L'orientation sexuelle comprend à la fois le comportement sexuel, le désir, l'imagination et l'auto- nomination. Pour trois femmes sur quatre éprouvant un désir homosexuel, il n'y a pas de passage à l'acte avec une personne du même sexe et les intéressées ne se considèrent pas comme gay (72 %). Chez l'homme, ce chiffre descend à 46 %.
Mythe 6: Aujourd'hui, toutes les grossesses sont planifiées
Le nombre de grossesses non planifiées a diminué en raison des progrès de la contraception, mais 1 grossesse sur 4 reste "accidentelle". La proportion de grossesses non désirées parmi les grossesses non planifiées est la même pour les différents groupes d'âge: 2 grossesses non planifiées sur 3 étaient initialement non désirées et 1 sur 3 reste indésirable.
Mythe 7: La légalisation de l'avortement a conduit à plus d'avortements
La loi sur l'avortement n'a pas conduit à une augmentation du nombre d'avortements. Entre 1970 et 1990, les grossesses non désirées étaient plus fréquemment interrompues que dans les 20 années qui ont suivi. Il n'y a aujourd'hui pas plus de grossesses qui se terminent par un avortement que dans les années '70 à '90. La loi sur l'avortement offre par contre un cadre professionnel et légal pour avorter dans de meilleures conditions sanitaires.
Mythe 8: L'avortement est néfaste pour la future santé mentale des femmes
Les chercheurs n'ont constaté aucune différence sur le plan de la santé mentale entre les femmes qui ont vécu ou pas un avortement. Les femmes qui ont eu recours à l'interruption de grossesse évoquent, elles, une altération de leur confort mental.
Mythe 9: Les hommes ne sont pas victimes de comportements sexuels inappropriés
Les femmes sont plus souvent victimes que les hommes de comportements sexuels "déplacés". Cela vaut tant pour l'enfance (10,6 % des femmes) que pour l'âge adulte (6% des femmes). Mais 6,3% des hommes sont également confrontés à des comportements sexuels inappropriés avant l'âge de 18 ans. 1,7 % des hommes rencontreront ce type de problème après leur majorité.
Mythe 10: Mythe 10: Les comportement sexuels inappropriés déterminent notre comportement sexuel ultérieur
Les victimes de comportements sexuels inappropriés ne sont pas moins satisfaits de leur vie sexuelle ultérieure et y attachent autant d'importance que les non-victimes. Avoir subi ce type de comportements dans son enfance est par contre un facteur de réduction du bien-être mental et physique dans la vie ultérieure.
Mythe 11: Le sexe est naturel et spontané, il va toujours de soi
1 femme sur 5 et 1 homme sur 8 présentent un dysfonctionnement sexuel qu'ils vivent souvent comme une difficulté. Mais les Flamands concernés sont très lents à se faire soigner. 4 femmes sur 5 femmes et 1 homme sur 8 n'ont jamais pris rendez-vous chez un spécialiste pour traiter ce dysfonctionnement.
Mythe 12: Une femme se sent femme, un homme se sent homme
La "non-conformité des genres" progresse: 0,6 % des hommes se sentent femmes et 0,3 % des femmes se sentent homme. L'ambivalence sexuelle est également plus fréquente: 0,9 % des hommes et 1,3% des femmes se sentent en même temps homme et femme.
Mythe 13: La grossesse chez les adolescentes est un vrai problème en Flandre
Dans l'échantillon étudié, seules deux adolescentes avaient connu une grossesse précoce. Aucun de ces grossesses ne s'est terminée par la naissance d'un enfant. La fréquence de la grossesse précoce chez les adolescentes flamandes est de 3,2%, un chiffre très bas si on le compare à d'autres pays. La prévention joue ici un rôle très important .