La Belgique doit s'attendre à un gros séisme

Info | Il pourrait atteindre une magnitude de 7 sur l'échelle de Richter

De Pickx

Publié le 03.10.11

2min

Même si le tremblement de terre enregistré dans la soirée du jeudi 8 septembre à Nimègue n'a pas fait de dégâts, le pire est peut-être encore à venir. C'est en tout cas l'avis d'un géologue néerlandais, partagé par ses collègues belges. La Belgique et les Pays-Bas pourraient être prochainement touchés par un puissant tremblement de terre d'une magnitude de 7,0 sur l'échelle de Richter.

Un puissant tremblement de terre chez nous, c'est possible

D'après les sismologues néerlandais et belges, la question n'est pas tant de savoir si un puissant tremblement de terre affectera la Belgique, les Pays-Bas et l'Allemagne, mais plutôt de savoir quand il se produira. D'après les spécialistes, ce séisme pourrait même atteindre une magnitude de 7 sur l'échelle de Richter et avoir des conséquences aussi désastreuses que le séisme qui a frappé Haïti en janvier 2010.

Un avant-goût

Le tremblement de terre du 8 septembre, dont l'épicentre était situé dans la ville allemande frontalière de Xanten, à 40 km de Nimègue, affichait une magnitude de 4,6 sur l'échelle de Richter. Personne n'a été blessé et les dégâts constatés dans les habitations étaient minimes. L'onde de choc a pourtant été ressentie jusqu'à Bruxelles, Namur et dans le Limbourg. Mais ce n'était sans doute que de la petite bière par rapport à ce qui nous attend.

Surtout Liège et le Limbourg

D'après le géologue Ronald van Baalen, de l'université d'Amsterdam, il est quasi certain que notre pays sera frappé un jour par un puissant séisme. Ce sont surtout les provinces de Liège et du Limbourg qui devraient être touchées. Pour le géologue Koen Van Noten, de l'Université de Louvain (KUL), la région frontalière entre la Belgique, l'Allemagne et les Pays-Bas est une des zones sismiques les plus actives du nord-ouest de l'Europe. "L'est de la Belgique est une zone plus sensible que les autres parce que le sous-sol y est composé de couches plus dures. Les ondes atteignent alors plus vite la surface et provoquent plus de dégâts. Dans le centre et l'ouest de notre pays, l'argile et le sable absorbent bien mieux ces chocs", explique Van Noten.

Plus vite que prévu

Ce séisme pourrait survenir plus rapidement que certains ne le pensent. Le dernier tremblement de terre très sérieux dans nos contrées s'est produit à Verviers en 1962 avec une magnitude de 6,2 sur l'échelle de Richter. Il avait provoqué des dégâts dans tout le pays et avait été ressenti jusqu'en Grande Bretagne.

"Tous les 300 à 500 ans, un tremblement de terre puissant de 6 à 6,5 sur l'échelle de Richter peut frapper nos régions", précise encore Michel Van Camp du département sismologie de l'Observatoire Royal d'Uccle. Le séisme le plus puissant jamais enregistré aux Pays-Bas s'est produit à Roermond en 1992, avec une magnitude de 5,8 sur l'échelle de Richter.

Ce que nous apprend le passé

Dans le passé, la terre a tremblé plusieurs fois très sérieusement dans nos régions. L'histoire nous apprend qu'on a retrouvé des traces de 3 tremblements de terre supérieurs à 6 sur l'échelle de Richter. En 1382, un puissant séisme frappait le sud de la Mer du Nord. En 1580, c'est le Nord-Pas de Calais qui était touché et en 1962, c'est la région de Verviers qui tremblait à son tour.

Difficile à prévoir

Il est évidemment très difficile de prévoir avec exactitude quand surviendra ce puissant séisme. "Il est tout à fait possible que nous soyons frappés par un tremblement de terre "moyen", d'une magnitude de 4 à 5 sur l'échelle de Richter. Les statistiques de ces 100 dernières années prouvent qu'il en survient un tous les dix ans environ. Il suffit de se souvenir de celui de Eschweiler-Alsweiler (Allemagne) en 2002 (4,9), de celui de Roermond en 1992 (5,8) et de celui de Liège en 1983 (5,0). Tous ces séismes ont provoqué des dégâts apparents aux bâtiments. Des tremblements de terre d'une moindre magnitude, entre 2 et 3, se produisent souvent mais ne sont quasiment pas ressentis', explique Koen Van Noten.

Conséquences graves

Faut-il pour autant se faire du souci ? Il semblerait que oui car d'après les scientifiques, de nombreuses maisons, routes et entreprises ne sont pas construites pour résister à pareil séisme. "Les failles sismiques sont situées dans des régions où sont installées de nombreuses industries chimiques. En Belgique et en Allemagne, on y trouve des centrales nucléaires incapables de résister à des tremblements de terre d'une magnitude supérieure à 6,5. Les conséquences pourraient donc être très graves", explique Ronald van Baalen. Ce dernier précise néanmoins que la centrale nucléaire de Doel est située suffisamment loin d'un probable épicentre pour subir des dégâts importants.