'Suncoast' sur Disney+ : un récit poignant sur la gestion d'une maladie grave dans la sphère privée

Max est décédé en 2005, alors que sa sœur Chinn était encore au lycée. Par un coup du sort, peu avant sa mort, Max a séjourné dans le même hôpital que Terri Schaivo, une femme originaire de Floride qui a fait la une de l'actualité mondiale lorsqu'elle est devenue le centre d'une affaire d'euthanasie. Elle aurait demandé à son mari de la laisser mourir si elle tombait dans un état végétatif. Le 18 mars 2005, sa sonde d'alimentation a été retirée à la demande de son mari. Elle était dans le coma depuis le 25 février 1990 à la suite d'une crise cardiaque. Parallèlement, ses parents se sont battus pendant des années pour la maintenir en vie, bien qu'il y ait peu de chances que Terri se rétablisse un jour. Les défenseurs du droit à la vie ont manifesté quotidiennement devant le centre Suncoast, d'où le film tire son nom.

Les manifestations et les pancartes de ces protestataires constituent la toile de fond d'une grande partie de l'action de 'Suncoast', mais l'affaire Schaivo n'a pas beaucoup d'impact sur l'histoire dans son ensemble. Maintenir Max en vie n'était pas une option : il est clair dès le début du film qu'il va mourir. Le véritable drame se déroule entre la mère et la fille, qui tentent d'accepter l'écrasante réalité de la situation.

Un cocktail d'émotions

Kristine, la mère, exprime son chagrin face à la mort imminente de Max en se montrant dure avec sa fille Doris, qui se sent délaissée et en colère parce que la maladie de son frère a pris le dessus sur sa vie. Le cocktail et les montagnes russes d'émotions qui engloutissent Doris sont presque palpables tout au long du film - peut-être parce que l'histoire est inspirée de Chinn elle-même.
Par moments, 'Suncoast' flirte avec la comédie noire, mais dans l'ensemble, le film est plutôt doux, un ton qui convient à la cinématographie ensoleillée et à la musique excentrique d'Este Haim et de Christopher Stracey.

Le film prend un autre tournant lorsqu'une intrigue secondaire verse dans le sentimental : Doris se lie d'amitié avec un veuf solitaire nommé Paul (joué par Woody Harrelson), qui passe ses journées à protester devant Suncoast. Le rôle de Harrelson dans le film est superflu et semble trop évident. Il en va de même pour le rôle secondaire de l'actrice Pam Dougherty, qui campe le personnage d'une conseillère en matière de deuil et dont on sait pertinemment qu'elle conduira Kristine à une sorte de révélation émotionnelle dès qu'elle apparaîtra à l'écran.

Plus que "la sœur de"

Ce que le film réussit brillamment et de manière émouvante, c'est la représentation du "processus d'émancipation" de Doris qui, lentement mais sûrement, se met au premier plan et cesse d'être secondaire. Sa confiance en elle augmente sensiblement au fur et à mesure qu'elle commence à se considérer comme plus que la sœur d'un frère mourant.

La première réalisation de Chinn met en scène l'actrice britannique Nico Parker (connue pour ses seconds rôles dans 'Dumbo' de Tim Burton et dans la série 'The Last of Us') et l'Américaine Laura Linney (connue pour ses premiers rôles dans la série 'Ozark' et dans le film dramatique 'Tu peux compter sur moi') dans les rôles respectifs de Doris et de la mère Kristine.

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