'Juniper' : une histoire vraie qui fait écho au vécu de la production

Cinéma |

Si le film ‘Juniper’ du réalisateur néo-zélandais Matthew J. Saville sonne aussi profond et touchant, c’est parce qu’il a voulu retranscrire à l’écran sa propre histoire familiale pour son premier long-métrage. Il s'agit de la rencontre étonnante et intergénérationnelle de deux âmes blessées au sein d’une même famille. Tout comme ‘Intouchables, ‘Vivre’ ou ‘À la recherche du bonheur’, 'Juniper' s’inspire de faits réels.

De Pickx

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Sam est un adolescent rebelle qui pleure encore la perte de sa mère face au cancer. Il est renvoyé de l’internat et retourne vivre chez son père. Ce dernier l’oblige à s’occuper de sa grand-mère, Ruth, une femme qu’il connait à peine. Celle qui était autrefois photographe de guerre est condamnée à se déplacer en fauteuil roulant à cause de sa jambe cassée. Pour noyer sa solitude et oublier sa douleur, la dame ingurgite de nombreuses bouteilles de gin au quotidien. Sam et Ruth n’ont pourtant rien en commun. L’ex-journaliste de guerre et son petit-fils suicidaire vont devoir s’apprivoiser jusqu’au jour où leur alchimie grandit et que ces deux âmes en peine se sauvent mutuellement de leurs maux.

La famille avant tout

Le premier long-métrage de Matthew J. Saville sonne très personnel car il s’inspire de sa propre relation avec sa grand-mère, Heather. Lorsque le réalisateur avait 17 ans, sa mamie alcoolique s’était cassée la jambe et était venue s’installer dans la demeure familiale. Cette dernière avait vécue une vie incroyable en Europe, elle était en Espagne au moment de la guerre civile, puis elle a habité en Afrique. Toutes ses aventures ont pris fin le jour où elle n’a jamais pu remarcher à cause d’une fracture au fémur. Tout comme Ruth, elle s’est réfugiée dans l’alcool. Heather avait beau repoussé ses proches à cause de son tempérament et montré en permanence qu’elle était inébranlable, au fond d’elle, elle avait peur de mourir seule. Matthew J. Saville s’estime chanceux d’avoir brisé la glace avec son aîné et surtout d’avoir été à ses côtés jusqu’à la fin.

En même temps, le cinéaste vivait un âge difficile de l’adolescence. À l’époque, il était à l’internat à Wellington. En cinq ans de scolarité, trois ados avaient mis fin à leurs jours. D’autres ont suivi et il s’est senti très accablé par la douleur et surtout l’acte de ses camarades. C’est donc une thématique sombre, mais à la fois un constat social en Nouvelle-Zélande qu’il aborde dans son film. À travers le ton humoristique et l’émotion véhiculée entre les deux personnages, ‘Juniper’ est oeuvre cinématographique attendrissante sur l’amour familial et le passage à l’âge adulte.

Une distribution convaincante

En plus de l’histoire vraie, l’interprétation des acteurs apporte une touche réaliste et convaincante au film. L’actrice de 77 ans nous a habitué tout au long de sa carrière de plus de 50 ans a des rôles profonds qui explorent les zones les plus troubles de l’âme humaine dans ‘Portier de nuit’ en 1947 ou encore dans ‘Max, mon amour’ en 1985. Grâce au succès de ‘Sous le sable’ en 2000 de François Ozon, la carrière de Charlotte Rampling connaît une seconde notoriété auprès d’un nouveau public. En 2001, elle reçoit un césar d’honneur pour l’ensemble de son oeuvre. Elle s’illustre également dans d’autres genres comme la comédie et la science-fiction, mais elle préfère les personnages crus, où elle fait résonner son propre vécu, celui de la dépression ou du décès de sa soeur, des évènements qui l’ont profondément bouleversé.

"Traverser ma propre vie a été un grand combat et je ne m’en suis jamais cachée. Je suis sans doute une antihéroïne moi-même, je n’ai jamais ­cherché à plaire. Des personnages comme Ruth me ­saisissent et me happent dans leur manière de lutter intérieurement et aussi de se tenir à l’écart. Je n’ai jamais appartenu à aucun groupe, c’est une place difficile à tenir. Mais lorsqu’on regarde mes films, on me rencontre vraiment, car je m’identifie totalement à mes rôles, même brefs, et j’adore collaborer avec leurs auteurs dans l’intime des personnages", explique l’icône du cinéma au magazine Moustique.

De son côté, le jeune interprète de Sam, George Ferrier est une véritable découverte. Selon Charlotte Rampling, il a "un potentiel extraordinaire". Pour son premier rôle principal, Ferrier s’est montré plus que convaincant en incarnant cet adolescent en plein deuil. Tout comme Sam, l’acteur a perdu un de ses parents du cancer. Un malheur qui lui donne l’entière crédibilité pour son personnage et dans lequel il s’identifie.

'Juniper' est désormais disponible dans le catalogue VOD de Pickx.

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