Indochine : une musique indémodable et en avance sur son temps

S’il existe un groupe de rock français qui a volé la vedette aux Anglo-saxons, c’est bien Indochine. Après plus de quarante ans de carrière, le groupe réunit toujours autant de fans, de générations différentes. La décennie des 80s ne prend pas une ride, elle influence toujours les artistes d’aujourd’hui et est toujours écoutée même par les plus jeunes. Devenu le porte-drapeau du new wave français de l’époque, Indochine traverse les époques.

Sans jamais faiblir, les Français ont accumulé de nombreux tubes qui dessinent leur percée au fil des années. S’il ne reste plus que Nicola Sirkis de la formation initiale, le chanteur à la voix énergique et caractéristique a préservé leur notoriété des débuts. C’est le 10 mai 1981 que l’histoire d’Indochine se trace, le même jour où François Mitterrand est élu président de la République. Cette date signe la liberté des ondes radio en France, l’État met fin à son monopole radiophonique. La musique prend une tout autre trajectoire, la créativité est à son maximum et les vidéo-clips commencent à se propager à la télévision. L’arrivée des baladeurs a également été propice aux artistes. Leur musique pouvait être écoutée à longueur de journée sans devoir passer par la programmation sur les stations radio. C’était donc une époque fertile pour Nicola Sirkis et Dominique Nicolas, les fondateurs.

Révélé en 1982 avec ‘L’Aventurier', le groupe a en plus d’un savoir-faire musical, une véritable identité visuelle grâce à leur look original, sorti tout droit d’un manga. Encore aujourd’hui, ce morceau est connu de tous. Et comme pour le look de Nicola Sirkis inspiré d’une bande dessinée japonaise, leur premier hit raconte l’univers du héros de BD, Bob Morane, écrit par Henri Vernes. Il s’agit à présent de l’hymne d’Indochine, qui est repris à tous les concerts.

Au même moment, Téléphone domine sur le rock français. Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac et Richard Kolinka font un tabac auprès des classes populaires pour leurs textes engagés. Nicola Sirkis et ses compères s’engagent sur une tout autre voie et atteignent un tout autre public en composant des textes plus poétiques et romantiques. Mai 1985, ils abandonnent l’univers de la BD asiatique pour sortir leur troisième album ‘3’ en abordant des thèmes assez tabous pour cette génération. La tolérance vestimentaire, la fluidité des genres et l’homosexualité règnent sur cet opus. ‘Canary Bay’, par exemple, parle clairement d’homosexualité féminine. Un sujet très peu évoqué et précurseur pour une époque pourtant, très ouverte sexuellement. En écho sur le même album, ‘Troisième sexe’ s’inspire des chanteurs comme Bowie, au look androgyne, qui commence à poser la question de la fluidité des genres. Nicola Sirkis chante clairement sur la tolérance sexuelle avec les paroles : "Des garçons au féminin/ Des filles au masculin". (…) "Et j’aime cette fille aux cheveux longs / Et ce garçon qui pourrait dire non."

Regardez ‘Central Tour : le concert historique d'Indochine’ ce vendredi 16 juin à 21h15 sur TMC ou sur Pickx.be ou l'app de Proximus Pickx.