Cinq choses que vous ignorez peut-être à propos de l’énigmatique Charlotte Rampling

Ce vendredi 19 mai, La Trois diffuse ‘L’énigme Charlotte Rampling’, un portrait inédit de l’actrice britannique, si singulière dans le monde du cinéma. Cela fait maintenant près de 60 ans qu’elle apparaît dans des productions européennes ou internationales. Et toujours avec cette fameuse présence magnétique, hypnotique et fascinante. Personne ne sait véritablement qui elle est, d’où elle vient, ni ce que dissimule son regard transparent. Figure majeure de films « grand public » ou confidentiels, de films de genre, expérimentaux ou d’auteurs, Charlotte Rampling est inclassable. L’énigme est donc là, à travers ses allers-retours incessants entre sa timidité et son audace, sa présence et son absence, son classicisme et son sens de la provocation.

Un drame familial

L’actrice a entamé sa carrière d’une manière fulgurante au cœur des sixties. À peine libérée du carcan familial, à peine nourrie de quelques années de joie, d’insouciance, de beauté, elle est stoppée en plein vol. Car vient le drame, la matrice mortifère de toute son existence et de toute son œuvre, une tragédie qui va la lier irrémédiablement au cinéma : le suicide, à l’âge de 23 ans, de sa sœur aînée Sarah alors que Charlotte en a à peine 20. Cette disparition, véritable déflagration, va conduire Charlotte Rampling à lier ses rôles aux étapes de sa reconstruction. La quête existentielle de cette actrice complexe se déchiffre à travers le choix des personnages marquants qu’elle incarne. Le cinéma la sauve littéralement, grâce à ses rencontres avec les cinéastes Luchino Visconti (‘Les Damnés’), Liliana Cavani (‘Portier de nuit’), Woody Allen (‘Stardust Memories’), Nagisa Oshima (‘Max mon amour’) et François Ozon (‘Sous le sable’).

Une plongée au cœur de son voyage intérieur

Ce documentaire est une plongée au cœur de ce voyage intérieur et l’actrice nous y livre des fragments de son journal intime. Appelée par ses rôles, Charlotte Rampling se cherche, s’interroge, s’ouvre et nous confie la manière dont chaque film est un nouveau chemin à suivre, une nouvelle étape à parcourir. Inclassable, l’actrice choque, interroge, dépayse : nourrie de ses exils, de ses errances, de son rejet des tabous et des carcans, elle bouleverse le monde du cinéma.

À l’occasion de la diffusion de ce portrait inédit sur La Trois, Pickx revient pour vous sur cinq faits que vous ignorez peut-être à propos de cette actrice si singulière.

Une enfance cosmopolite

Charlotte est la fille de Godfrey Rampling, colonel de l’armée britannique, et d’Anne Isabelle, peintre. Au gré des affectations de son père, elle vit une enfance cosmopolite et séjourne dans plusieurs pays européens dont la France. De 9 à 12 ans, elle suit sa scolarité dans une école de Fontainebleau où elle apprend le français. Elle retourne ensuite à Londres avec sa famille où elle se lance dans une carrière de mannequinat. Dans les années 70, elle décide, par amour, de s’installer définitivement dans l’hexagone. Un choix qu’elle n’a visiblement jamais regretté comme elle l’a expliqué au journal britannique The Guardian : « Pour eux (les Français, ndlr.), je suis une Anglaise qui parle français (…). Je suis exotique. Ils aiment cela et moi aussi ».

Des débuts au cinéma avec Jane Birkin

Alors mannequin, la jeune Charlotte Rampling fait ses débuts au cinéma à 19 ans, aux côtés d’une autre célébrité britannique qui deviendra ensuite la muse d’un certain Serge Gainsbourg. Il s’agit bien évidemment de Jane Birkin. Les deux jeunes femmes qui partagent la même nationalité tournent en effet dans le film culte du Swinging London des années 60, ‘Le Knack… et comment l’avoir’. Sacré Grand Prix du Festival de Cannes en 1965, c’est ce film qui a permis aux deux jeunes comédiennes de faire leurs premiers pas sur grand écran, même si leur apparition n’y est pas créditée.

Une carrière véritablement lancée en Italie

Profondément marquée par le suicide, en Argentine, de sa sœur aînée, Charlotte Rampling décide de quitter le Royaume-Uni pour l’Italie. Elle y fait la première rencontre décisive de sa carrière, le réalisateur Luchino Visconti qui la révèle au grand public dans son film ‘Les Damnés’. Nous sommes alors en 1969. Saluée par la critique pour son interprétation d’Elisabeth Thallmann, l'actrice enchaîne ensuite les rôles et parvient ainsi à se faire une place dans le monde du cinéma.

Muse d’un réalisateur français

Alors qu’il vient de la diriger dans ‘Sous le sable’ (2000), le réalisateur français François Ozon s’interroge en 2001 dans les colonnes des Inrockuptibles lors d’une interview croisée avec Charlotte Rampling. « Ce qui est bizarre, dit-il alors, c’est qu’à chaque fois, tu as des relations très fortes avec les metteurs en scène mais que tu n’as pas tourné deux fois avec le même ». Une constatation qui sera vite démentie puisque l’actrice va travailler sous la direction de François Ozon à trois autres reprises : dans ‘Swimming Pool’ (2003), ‘Angel’ (2007) et ‘Jeune et Jolie’ (2013). Le réalisateur a fait ainsi de Charlotte Rampling sa muse.

Une relation de 20 ans avec le pionnier de l’électro

En 1976, Charlotte Rampling rencontre Jean-Michel Jarre lors d’un dîner à Saint-Tropez. Ils sont alors tous deux mariés mais leurs relations respectives sont vacillantes. « Nous avons été attirés l’un par l’autre instantanément », se remémore le compositeur de musique électronique dans The Independent.

Les deux artistes décident de quitter leurs conjoints respectifs et de former une famille recomposée avec leurs enfants issus de leurs précédentes unions. En 1977, ils deviennent les heureux parents d’un petit David et se marient un an plus tard, en 1978. Ils incarnent alors un des couples les plus en vogue des années 80 et 90 et baignent leurs enfants dans une double culture, en leur parlant tant en anglais qu’en français. Mais après une belle histoire longue de 20 ans, le couple décide de divorcer tout en restant en excellents termes. « Charlotte reste le pivot de mon existence, la mère de mes enfants et ma meilleure amie », a ainsi confié le musicien à Paris Match en 2019.

Regardez ‘L’énigme Charlotte Rampling’ ce vendredi 19 mai à 20h30 sur La Trois, sur Pickx.be ou l'app de Pickx.

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