‘Délice Paloma’, l’histoire d’une femme en quête d’ascension sociale dans une Algérie en pleine mutation, à ne pas manquer sur TV5MONDE

Cinéma |

Ce lundi 17 avril à 21h, TV5MONDE diffuse ‘Délice Paloma’, une comédie dramatique réalisée par Nadir Moknèche. Pickx vous dit tout ce que vous devez savoir sur l’histoire de Madame Aldjéria, une femme en quête d’ascension sociale dans une Algérie en pleine mutation.

De Pickx

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Ce lundi 17 avril, ne manquez pas ‘Délice Paloma’, diffusé sur TV5MONDE dès 21h. Sortie en salle en 2007, cette comédie dramatique signée Nadir Moknèche suit Madame Aldjéria (Biyouna), une bienfaitrice qui ne recule devant rien. Ainsi, que vous ayez besoin d’un permis de construire ou que vous vous sentiez seul un soir, cette femme vous vient en aide. Cette femme qui s’est attribué le nom de son pays ne recule devant aucune combine pour survivre dans l’Algérie d’aujourd’hui. Et pour peu qu’elles soient jolies et peu scrupuleuses, ses jeunes recrues peuvent faire carrière. La dernière en date, Paloma (Aylin Prandi), fait grand effet, en particulier sur Riyad (Daniel Lundh), le fils de Mme Aldjéria. Si cette dernière a monté son agence, c’est pour avoir assez d’argent pour réaliser son rêve : racheter les thermes de Caracalla. Un rêve qui devait permettre au clan d’Aldjéria de changer de vie mais qui se révélera l’affaire de trop…

Une femme en quête d’ascension sociale

Comme l’explique son réalisateur, Nadir Moknèche, ‘Délice Paloma’ dresse le portrait d’un « petit peuple, qui, pour s’en sortir, imite des comportements qui ne sont pas les siens ». Ainsi, au cours d’un voyage de deux heures dix à travers l’Alger actuelle, nous suivons l’histoire de Zineb Agha, alias Madame Aldjéria, une femme en quête d’ascension sociale dans une Algérie en pleine mutation. Celle-ci part avec quelques handicaps : elle est seule, dans la cinquantaine, est d’origine modeste et a un fils né d’un père inconnu. Pour survivre, elle fait alors un peu de tout, jusqu’à vendre « un peu d’amour pour alléger la solitude de certains hommes ». Entourée de ses jeunes recrues, on la suit dans cet univers de combines, dans un pays de passe-droits.

La place des femmes

Celui qu’on qualifie souvent d’Almodovar algérien en raison de la place qu’il accorde aux femmes dans ses films, ne déroge pas à la règle dans ‘Délice Paloma’. Outre Madame Aldjéria, qui est à la fois maquerelle, enquêtrice et bienfaitrice nationale, deux autres personnages féminins complètent le scénario de ce drame. Tout d’abord, Rachida, la dernière recrue d’Aldjéria, qu’elle rebaptisera Paloma et qu’elle présentera à son fils. Aldjéria est non seulement envoûtée par la beauté de Paloma mais aussi et surtout par sa liberté et son innocence. Zouïna, alias Shéhérazade, travaille elle aussi pour Aldjéria. Cette prostituée symbolise le résultat de l’échec de l’émancipation des femmes. En effet, comme l’explique Nadir Moknèche, pour une femme, quel que soit son niveau intellectuel, le mariage reste l’unique projet d’avenir. Pour Baya, une autre « collaboratrice », la solution serait de partir en Espagne mais Shéhérazade n’a ni sa force, ni sa détermination, ni celles de Madame Aldjéria. Elle souhaite changer de vie, fonder une famille. Et l’arrivée de Paloma va lui rappeler son âge et sa condition. Et elle va ressentir le choix d’Aldjéria de recruter cette jeunette comme une infidélité. Shéhérazade décide alors de passer de prostituée à femme mariée.

Après la guerre, une Algérie en pleine mutation

‘Délice Paloma’ a pour toile de fond la ville d’Alger, dans un pays en pleine mutation. Après une guerre civile longue de dix ans qui a fini de faire voler en éclats tous les mythes fédérateurs, à savoir le socialisme, le panarabisme, le nationalisme et même l’islamisme, on découvre ici une société bouleversée, subissant des influences multiples et souvent contradictoires. À la recherche d’elle-même, elle a du mal à passer d’une économie socialiste à une économie de marché. Une scène de ‘Délice Paloma’ résume d’ailleurs bien cette profonde mutation de l’Algérie : celle des enchères au cabaret « Le Miami ». Comme l’explique Nadir Moknèche, cette séquence a été filmée comme un documentaire et elle s’inscrit parfaitement dans l’Algérie actuelle. Alors que dans les campagnes, on pratiquait auparavant des joutes poétiques et des injures rituelles, le réalisateur découvre que cette tradition, à présent détournée, se retrouve également dans les cabarets algérois. Moknèche reconnaît avoir été frappé par l’énergie et la verve de Cheb Rafik, un chanteur haranguant sans aucun tabou les clients à la manière vindicative d’un prêcheur religieux.



Des actrices fétiches au casting

Si les personnages principaux de ce film sont des femmes, cela résulte en grande partie du désir de Nadir Moknèche de « propulser une fois de plus Biyouna dans l’univers urbain d’Alger ». Le réalisateur et l’actrice se connaissent depuis 1999 et ont déjà fait deux films ensemble avant ‘Délice Paloma’. Véritable icône populaire en Algérie, Biyouna garde toujours, selon Moknèche, le courage et l’irrévérence de ses débuts. Et elle a imprimé de sa personnalité et de son tempérament le rôle d’Aldjéria et lui a donné l’humour cruel et réaliste du petit peuple d’Alger.  

Autre actrice fétiche de Nadir Moknèche au casting de ‘Délice Paloma’ : Nadia Kaci. Elle interprète avec brio le rôle Shéhérazade, cette prostituée qui désire changer de vie. « Elle qui est si Algéroise, avec ce côté populaire et en même temps aristocratique », le réalisateur a voulu la faire « déambuler dans les rues d’Alger ».

Figurent également au casting, Aylin Prandi qui interprète Paloma pour son premier rôle au cinéma, Daniel Lundh qui incarne Riyad, le fils de Mme Aldjéria, Fadila Ouabdesselam (Mina, la sœur sourde et muette de Mme Aldjéria) ou encore Nawel Zmit (Baya).

La musique raï au centre du film

Nadir Moknèche accorde dans ses films une place importante à la musique et surtout au raï. Dans ‘Délice Paloma’, chaque chanson illustre un personnage ou une situation. La bande originale du film a été composée en grande partie avant le tournage. Le compositeur, Pierre Bastaroli, s’est donc inspiré des personnages sur base du scénario, avant de les voir à l’image. À côté de cela, il y a le raï, fort présent. Notamment au travers la chanson de Paloma, ‘Je pense à toi, je pense’, un titre de Houari Dauphin, qui raconte sa passion pour une fille particulière, une fille pas comme les autres, un peu comme Paloma. Si le raï a une telle place dans le film, c’est parce que, selon Nadir Moknèche, c’est plus qu’une musique, c’est une manière d’être, une philosophie de vie.

Regardez ‘Délice Paloma’ ce lundi 17 avril à 21h sur TV5MONDE, sur Pickx.be ou l'app de Pickx.

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