Cinq raisons de voir le film japonais ‘Drive My Car’

Basé sur la nouvelle du même nom du célèbre auteur Haruki Murakami, 'Drive My Car' suit le parcours de Yusuke Kafuku, acteur et metteur en scène de théâtre. Alors en résidence pour le festival d'Hiroshima, Yusuke se voit attribuer une jeune chauffeuse, Misaki, qui le transporte partout à bord de sa Saab rouge. Tandis qu’au théâtre, Yusuke donne un rôle à Koji, l’ancien amant de sa femme. 

Ce sont ces incompréhensions et ces non-communications que 'Drive My Car' met en exergue. Parallèlement à ça, le film met en avant le travail du théâtre et les longs moments de mise en scène, des répétitions à la mise en place. Voici pourquoi le long-métrage devrait figurer en tête de la liste de films à voir de tout cinéphile qui se respecte.

Une écriture et des dialogues magnifiques

Le film commence à Tokyo, dans un incroyable prologue de 40 minutes qui décrit la relation entre Yusuke Kafuku et sa femme Oto. Ils sont tous deux hantés par la perte d'un enfant, une tragédie qui a fragilisé leur relation. Lorsqu'il découvre que sa femme le trompe avec un homme plus jeune, Yusuke refuse de faire face à la situation. Mais elle meurt inopinément d'une hémorragie cérébrale et le mari se retrouve seul. L'intrigue fait alors un bond de deux ans en avant, et ce n'est qu'à ce moment-là que le générique commence.

Nous retrouvons Kafuku à Hiroshima, où il met en scène une étrange version d'’Oncle Vanya’ d'Anton Tchekhov tout en faisant son deuil. Tout cela est brillamment écrit, avec des apartés et des monologues tout au long du film, reflétant le style vif et poétique de Haruki Murakami.

La performance d'acteur de Nishijima

Dans le film, Yusuke a quelque chose de rassurant et d'universel. Il a une innocence juvénile qui semble familière mais aussi des conflits internes qui le rendent tout à fait réaliste. Ce qui le rend particulièrement attachant, ironiquement, c'est son lien protecteur avec sa voiture, qui sert d'allégorie à beaucoup de ses pertes. Nishijima interprète Yusuke de manière incroyablement subtile et crédible.

Le deuil comme processus de lutte et d'espoir

Même s'il n'est pas au cœur du film, le deuil joue un rôle important dans l'atmosphère de 'Drive My Car'. Le réalisateur donne une image tout à fait réaliste du deuil en montrant que le monde ne s'arrête pas avec la fin d'une vie ou d'un amour, et que chacun doit continuer à avancer quoi qu'il arrive.

Une histoire dans l’histoire

La pièce de Tchekov développe une intrigue secondaire qui met l'accent sur les difficultés rencontrées par les personnes pour communiquer et exprimer leurs émotions sans langage commun. Dans la voiture de Kafuku, les répliques sont répétées, créant des soliloques sur l'amour, la vie et le deuil, comme une bande sonore pour les interminables voyages en voiture. Hamaguchi a pensé qu'il était important de développer la pièce intégrée dans le film, avec Kafuku, qui joue également dans sa pièce, récitant des répliques qui se rapportent à ses propres sentiments.

… et la voiture, évidemment !

Le magnifique Saab 900 Aero coupé rouge d'époque suffit à donner envie à tout amateur de voitures de voir ce film. Plus encore, la voiture fonctionne presque comme un personnage à part entière, un compagnon dans l'histoire de Yusuke et dans sa recherche d'un sentiment d'appartenance. La plupart des meilleurs dialogues, récits et moments de silence partagé se déroulent dans la voiture.

'Drive My Car' est disponible dans le catalogue Proximus VOD.