'M3GAN' : la nouvelle génération de poupées effrayantes du cinéma

À la différence des autres jouets terrifiants du cinéma, M3GAN est une poupée animée par l’intelligence artificielle et non par un esprit vengeur. Conçue par Gemma (Allison Williams), une brillante roboticienne qui travaille au sein d’une entreprise de jouets, l’androïde aux airs de petite fille toute gentille et mignonne va prendre son rôle de protectrice très à coeur. L’ingénieure en machines automatiques était loin de se douter de ce qui allait se produire en offrant un prototype à sa nièce de huit ans qui vient tout juste de perdre ses parents. La tante de Cady est dépassée, entre son métier qui lui demande beaucoup de temps et d’investissements, elle n’a pas l’occasion de s’habituer à ses nouvelles responsabilités de tutrice. Elle veut se faire aider par M3GAN pour soutenir la petite fille dans son processus de deuil. Il s’agit de l’amie parfaite pour les enfants qui a pour mission d’empêcher que Cady souffre émotionnellement ou physiquement. Mais cela va vite virer en bain de sang…

La technologie vs l’humanité

Si les poupées sont censées consoler et tenir compagnie aux enfants, elles ont pourtant nourri en même temps l’imaginaire de l’épouvante. Et comme la technologie, elles semblent avoir évolué depuis la première apparition de Chucky en 1988 dans le 7ème art. Les producteurs d’Atomic Monster, Michael Clear, Judson Scott et James Wan sont ceux qui ont eu l’idée du scénario. Ils sont aux commandes des plus grands films d'horreur de la dernière décennie : ‘Conjuring', ‘Annabelle’, ‘La Nonne', ‘Malignant', entre autres. Pour ‘M3GAN’, ils ont également fait appel aux services de Jason Blum, avec qui James Wan avait collaboré dans la saga de films ‘Insidious’.

Leur but était de créer un croisement entre Annabelle et Terminator, en mettant l’accent sur les progrès technologiques, plutôt que sur le surnaturel. Pour le jeune réalisateur Gerard Johnstone (‘Housebound’), le film est à interpréter comme une "analogie sur l’éducation des enfants à l’ère des iPads". Être parent, est une tâche lourde et difficile. Et depuis l’apparition des tablettes et smartphones, certains d’entre eux ont tendance à avoir recours à ses outils technologiques pour occuper leurs progénitures pour qu’ils puissent faire autre chose. Le thème des dérives de l’intelligence artificielle illustre parfaitement ce phénomène de société.

Virale avant sa sortie

Depuis la diffusion de la bande-annonce sur internet, M3GAN est devenue virale sur les réseaux sociaux. Avant même sa sortie dans les salles, le 28 décembre dernier, la poupée-robot est un mème repris par des millions d’internautes pour son visage angélique et ses danses hypnotiques de Kpop.

Plus vraie que nature

Ses grands yeux et son apparence semi-réaliste suffisent à nous faire peur. Le réalisateur néo-zélandais tenait absolument à ce que M3GAN soit physiquement déstabilisante. Il fallait qu’à certains moments, on puisse la confondre avec une humaine et qu’à d’autres elle ait l’air mécanique. Pour l’incarner, il fallait trouver une actrice enfant, capable de bouger comme un robot, de danser, de se battre et qui peut réciter des dialogues. Amie Donald semblait être la parfaite candidate. La petite fille avait représenté la Nouvelle-Zélande lors de la Coupe du monde de danse. Grâce au film, elle est entrée par la grande porte pour sa première expérience cinématographique. Dans les plans larges, Amie portait une prothèse faciale qui était ensuite animée en numérique. Pour les plans plus serrés, la production a utilisé l’Animatronic sur la poupée afin de la rendre vivante. Pour la voix, en version originale, il s’agit de Jenna Davis, la star de Disney Channel qui prête ses cordes vocales à l’androïde. Face à la poupée sanglante, on redécouvre dans le rôle de Cady, la prodigieuse Violet McGraw, révélée par ‘The Haunting of Hill House’.

'M3GAN' est en ce moment dans les salles.