Vicky Krieps dans ’Corsage’: l'ascension d'une diva du cinéma luxembourgeois

Fille d'une mère allemande et d'un père luxembourgeois, Krieps voit le jour en 1983. Son grand-père paternel, Robert Krieps, était un ancien résistant et homme politique luxembourgeois. Elle a étudié à l'université des arts de Zurich en Suisse. À l'âge de 20 ans, elle part en Afrique du Sud pour apporter une aide humanitaire aux enfants séropositifs.

Quelques années plus tard, elle commence sa carrière d'actrice dans des films luxembourgeois, belges, européens puis américains. Elle perce l’écran dans le rôle d'Alma Elson, l'un des personnages principaux de ‘Phantom Thread’, un film dramatique américano-britannique primé, écrit et réalisé par Paul Thomas Anderson, sorti en 2017. L'histoire se déroule dans le Londres d'après-guerre des années 1950. Reynolds Woodcock (Daniel Day-Lewis) et sa sœur Cyril (Lesley Manville) confectionnent des vêtements pour la royauté, les nobles et les stars de cinéma. Le tailleur célibataire tombe sous le charme d'Alma, une jeune femme indépendante qui bouleverse complètement sa vie étroitement contrôlée et planifiée. En 2018, 'Phantom Thread' a reçu l'Oscar du meilleur design de costume.

L'année suivante, elle joue dans ‘Millénium’ : Ce qui ne me tue pas’, un thriller d'action basé sur le livre éponyme de David Lagercrantz, avec Claire Foy dans le rôle de Lisbeth Salander. L’experte informatique se bat contre une mystérieuse organisation, les Spiders, qui cherche à dominer le monde. Krieps a été le rédacteur en chef de ‘Millennium’. Cependant, le film est un échec au box-office et reçoit des critiques médiocres.

En 2018, Krieps décroche un second rôle dans les deux premières saisons de la série télévisée allemande ‘Das Boot’, qui fait office de suite au classique cinématographique de 1981 du même nom. La série de guerre a été suivie par des millions de personnes en Europe et aux États-Unis et a également attiré l'attention de la presse spécialisée.   

Le rôle suivant de Krieps au cinéma est ‘Le dernier Vermeer’, basé sur le livre ‘The Man Who Made Vermeers’ (2008) de l'historien de l'art américain Jonathan Lopez. Il raconte l'histoire de Han van Meegeren (joué par Guy Pearce), un faussaire qui a escroqué les nazis (y compris l'homme de paille Hermann Göring) avec le résistant néerlandais Joseph Piller pour des millions de dollars. Krieps a joué le rôle de Minna Holberg, l'assistante de Piller. Ce film a également été accueilli avec des réactions mitigées et n'a pas cassé de pots sur le circuit du film.

L'année dernière, Krieps a joué dans ‘Le Survivant’, une histoire vraie sur le boxeur juif polonais Harry Haft (Ben Foster) qui a littéralement dû se battre pour survivre dans le camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz pendant la Seconde Guerre mondiale. S'il gagnait ses batailles contre ses camarades prisonniers, il était nourri. S'il perdait, il devait aller à la chambre à gaz. Après la guerre, Haft est devenu boxeur professionnel en Allemagne. Pour le film, Krieps a pris le rôle de Miriam Wofsoniker, la femme de Haft.

En 2021, Krieps joue dans le saisissant ‘Serre Moi Fort’, un drame français sur une femme qui quitte sa famille, laissant son mari s’occuper seul de leurs enfants. Le film a été salué par la critique et Krieps a été nommée dans la catégorie ‘meilleure actrice’ aux Césars.

Cette année, elle a joué dans le drame ‘Plus Que Jamais’, sa deuxième collaboration avec la réalisatrice allemande Emily Atef, après son petit rôle dans ‘Trois Jours à Quiberon’ en 2018.

Pour ‘Corsage’, Krieps a endossé le rôle de l’Impératrice Elisabeth d’Autriche. Son interprétation de Sissi a été largement saluée, même outre-Atlantique. "L'interprétation de l'impératrice Sissi par Krieps est imprévisible de la première à la dernière seconde. (...) Une brillante performance d'actrice », a-t-on entendu au Festival international du film de Chicago, où elle a remporté le Silver Hugo Award de la meilleure actrice. "Krieps est si réelle, si moderne, elle peut vous éblouir et vous briser le cœur en même temps", écrit le New York Times. Le film a remporté sept prix cinématographiques, dont un pour le rôle de Krieps dans la catégorie parallèle ‘Un certain regard’ au Festival de Cannes.

Dans ce biopic,  la réalisatrice Marie Kreutzer a voulu contraster l’image fabuleuse connue de l’impératrice en offrant un biopic féministe au 7ème art. Élisabeth d’Autriche y est représentée comme une femme de la quarantaine mélancolique réduite au silence. Épouse de l’Empereur François-Joseph Ier, elle n’a pas son mot à dire dans la politique. Elle doit être belle et rester jeune. Pour cette fonction, elle est soumise à de nombreux régimes stricts. Tous les jours, ses mensurations sont prises afin de garder une silhouette fine. Elle doit faire de l’exercice, avoir une coiffure impeccable et porter un corset suffocant. Étouffée par tous ces protocoles rigides de la cour des Habsbourg, elle est frustrée de ne jamais pouvoir exprimer une opinion. Elle a soif de connaissances et de voyages. Elle veut s’échapper de son fardeau et se rebeller.

Découvez le film 'Corsage' dès à présent en salles.