Florence Pugh est de retour sur Netflix grâce à un nouveau drame d’époque ‘The Wonder’

Depuis que Florence Pugh a incarné une meurtrière de l’époque victorienne dans ‘The Young Lady’ en 2016, elle est l’une des actrices les plus demandées d’Hollywood. Ses derniers rôles à succès dans ‘Mildsommar’, ‘Les Filles du docteur March’ et ‘Don’t worry Darling’ lui ont permis d’atteindre une reconnaissance internationale. Son dernier film en date , ‘The Wonder’ est enfin disponible sur la plateforme de streaming.

Ce drame historique est une adaptation du roman d’Emma Donoghue et réalisé par Sebastián Lelio (‘Désobéissance’). Située en Irlande, l’histoire se déroule au milieu du XIXe siècle et s’inspire d’un phénomène social avéré, celui des "filles à jeun". De nombreuses jeunes femmes en Europe prétendaient pouvoir se priver de nourriture pendant des mois à l’époque victorienne. Emma Donoghue ne s’est pas basée sur un cas particulier, mais s’est plutôt inspirée sur de nombreux récits du phénomène social. Dans son roman, comme dans le film de Sebastián Lelio, nous nous situons pendant la Grande famine irlandaise entre 1845 et 1851. Anna O’Donnell a 11 ans et prétend survivre en ne mangeant plus rien depuis des mois grâce à la "manne du ciel". Une infirmière britannique, jouée par Florence Pugh, a pour mission d’observer l’état de santé de l’adolescente. Fraude ou miracle ? Que se cache-t-il derrière ce phénomène?

Pour le réalisateur, Sebastián Lelio, il ne s’agit pas d’une simple mise en images du bestseller de la romancière. "Adapter le roman d'Emma Donoghue me permet non seulement d'explorer et de présenter à l’écran les tensions entre la raison et la foi, l'obéissance et la rébellion, et l'opposition d’un individu et d’un groupe, mais aussi de questionner ce qu’est un film d’époque et de délivrer ma propre version" avait-il expliqué en pleine conférence de presse pour la présentation du film.

Parmi ce phénomène social des 'filles à jeun', le cas réel le plus célèbre est celui d’une jeune fille galloise qui s’appelait Sarah Jacob. Certains historiens expliquent que l’adolescente avait perdu son appétit car elle se consacrait à la lecture de la Bible et à l’écriture de poèmes. En jeûnant, elle pouvait rester alitée et évitait de faire ses corvées quotidiennes. D’autres pensent qu’il s’agissait des premiers cas d’anorexie de l’histoire. Quelle que soit la raison et ses motivations, son histoire a attiré l’attention de nombreuses personnes et a été publiée dans les journaux de l’époque. Les gens de tout le pays s’étaient alors précipités jusqu’à son domicile pour assister à ce "miracle". La demeure des Jacob était chaque jour inondée de monde et tous les visiteurs laissaient une pièce en à la famille après leur passage. On raconte que même la reine Victoria avait l’intention de rencontrer Sarah.

Les doutes ont commencé à se propager lorsque Sarah avait expliqué qu’elle avait cessé de manger et qu’elle avait toujours l’air en forme. En voyant son teint éclatant, ses cheveux sains et ses dents en bon état, les médecins ont très rapidement émis des soupçons sur ses propos. Ils se sont immédiatement opposés aux explications religieuses de la famille. Si Sarah se nourrissait en cachette, encore aujourd’hui personne n’arrive à comprendre comment elle se procurait de la nourriture puisqu’elle était tout le temps surveillée. Au début, une enquête avait été menée par des hommes qui ont logé chez les Jacob. Pendant deux semaines, ils ont observé de près la jeune fille et ne l’ont jamais vu manger. Ces hommes n’avaient pourtant pas le droit d’examiner le lit de Sarah et sa soeur était autorisée de dormir avec elle. C’est probablement via cette dernière qu’elle avait pu s’alimenter. Un peu plus tard, une enquête plus stricte et officielle a été menée par des professeurs et médecins de l’hôpital Guy à Londres. Des infirmières ont été envoyées à tour de rôle pour surveiller la jeune fille. Cette dernière n’était jamais seule. Les aides-soignantes avaient pour ordre de n’apporter aucun soin à Sarah, sauf si elle demandait à manger ou à boire. L’adolescente n’a jamais rien demandé et une semaine plus tard, elle est décédée. Ses parents ont été condamnés pour homicide involontaire après avoir accepté que la jeune fille se fasse surveiller par les autorités alors qu’il s’agissait d’une supercherie. Une mystification qui avait en tout duré deux ans de 1967 à 1969.

On ne saura probablement jamais pourquoi Sarah n’a jamais demandé à manger ni pourquoi elle a essayé de faire ses preuves à tel point. Ni comment ses parents ont accepté cette enquête et ont laissé leur enfant mourir à petit feu. Pensaient-ils vraiment que leur fille était un miracle ?

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