'Trois mille ans à t'attendre', un film aussi merveilleux que sombre

Vous êtes-vous déjà demandé ce que vous feriez avec trois voeux offerts par un génie magique ? Ce dilemme digne des plus grands contes et légendes est justement celui auquel va tenter de répondre le film ’Trois mille ans à t’attendre’. Tout commence avec Alithea Binnie (Tilda Swinton), une Britannique solitaire et austère. Un voyage à Istanbul va perturber sa vie.

Sur un petit marché, elle tombe sur une étrange lampe qu’elle va s’efforcer de nettoyer pour la ramener en souvenir. A force de l’astiquer en sort un génie (Idris Elba) qui lui propose, comme le veut la légende, de réaliser trois de ses souhaits. Mais Alithea, plutôt que de choisir d'exécuter ses désirs les plus fous, questionne le Djinn sur les voeux qu’il a accordé par le passé.

La créature magique emporte alors la protagoniste dans ses exploits d'antan, la faisant voyager à travers le temps et les récits tous plus rocambolesques les uns que les autres. Ces souvenirs vont-ils convaincre Alithea à faire appel aux services du génie pour, enfin, lui offrir la liberté ? Car elle ne le sait que trop bien : chaque souhait a un prix…

À en juger par la description du film ci-dessus, on pourrait penser qu'une aventure passionnante vous attend à travers ce film. C'est vrai, mais les critiques de cinéma notent que le film présente également des côtés sombres qui ne peuvent (ou ne doivent) pas être ignorés.

Selon les critiques, le film contient un aspect raciste et parfois impérialiste. Après tout, le personnage principal, Alithea Binnie (Tilda Swinton), est une femme britannique blanche qui, dans le film, considère le Moyen-Orient (et d'autres parties du monde) comme son terrain de jeu. Elle rencontre en outre un génie (Idris Elba) à la peau foncée, qui se retrouve dans un rapport de force avec Alithea car c'est elle, et elle seule, qui décide de son avenir et de sa liberté. Le génie ne peut pas décider de son propre destin et est donc complètement à la merci de la femme blanche. Cette dernière ne manque d'ailleurs pas d'utiliser sa position de force. Elle considère donc les Djinn comme sa propriété…

Le génie tente néanmoins de convaincre Alithéa de faire trois vœux. Pour cela, il lui raconte des histoires passionnantes qui sont censées lui donner de l'inspiration. Dans ces histoires, cependant, nous voyons comment les anciens peuples du Moyen-Orient sont dépeints comme des barbares et des sauvages. Selon de nombreuses critiques, c'est à la fois une occasion manquée et une mauvaise représentation de la réalité historique. Les critiques se font également écho du fait que le réalisateur George Miller fasse un melting pot des nombreuses cultures du Moyen-Orient dans le film.

En projet depuis 20 ans                                                                     

Face aux critiques, le film promet tout de même de très bons côtés et nous emporte dans les contes du génie, avec les rebondissements, mais aussi les fabuleux paysages que cela comporte. Bien souvent entremêlés d’histoires d’amour… George Miller montre l’étendue de ses talents, mais aussi de ses recherches dans ce film. Il semblerait en effet que le réalisateur travaille sur ce projet passionnant depuis une vingtaine d’années. À travers ce film, George Miller revient à l’essence même du cinéma : raconter des histoires. Car avant d’être portés à l’écran, ces scénarios les plus fous ne relevaient que de la légende orale, à l’instar des récits du génie. Et ces souvenirs sont aussi grandioses que les effets spéciaux mis à disposition, qui effleurent le kitsch sans tout à fait tomber dedans.

'Trois mille ans à t'attendre' est à découvrir dès à présent au cinéma.