5 films à voir au Festival du Film de Gand

Le clou de cette 49e édition est le film belge 'Close', le deuxième long métrage de Lukas Dhont, qui a avait déjà fait sensation en 2018 avec 'Girl'. Comme dans ce premier film acclamé, le réalisateur gantois se glisse dans la vie des adolescents en s'intéressant à leurs luttes et questionnements sur leur identité sexuelle. Cette fois, l'intrigue ne tourne pas autour d'une fille enfermée dans le corps d'un garçon, mais se concentre sur l'amitié unique entre deux jeunes adolescents : Leo et Remi. Ils sont tellement attachés l'un à l'autre - parfois littéralement - que leur entourage se pose des questions sur la nature de ce lien étroit. Ils répondront chacun à leur manière à cette pression sociale. Le résultat : une histoire visuelle fragile, empathique, convaincante, émouvante et inspirante. Le film ne juge pas, n'impose aucune émotion et laisse l'interprétation au public. 'Close' a déjà été récompensée par le Grand Prix du dernier Festival de Cannes. Au casting, on retrouve les jeunes Eden Dambrine et Gustav De Waele dans les rôles principaux, tandis que Lukas Dhont a compté sur l'expérience de Kevin Janssens et Emilie Dequenne.

Tout aussi touchant, le huitième film de la réalisatrice Mia Hansen-Love ('Bergman Island', 'Un amour de jeunesse', 'Maya') suit l'histoire d'une jeune veuve, interprétée par la fantastique Léa Seydoux ('La vie d'Adèle', 'Spectre', 'The Grand Budapest Hotel'), face aux difficultés de la vie. D'une part, l'énergie consommée pour s'occuper de son père dément ; d'autre part, l'énergie qu'elle gagne grâce à un nouvel amour. Entre les deux, l'éducation de son enfant. Le film nous raconte une histoire vraie, parsemée de rires et de pleurs. C'est également un film parfait pour ceux qui veulent découvrir Paris, qui est presque un personnage à part entière. Il s'agit d'un projet très personnel pour Mia Hansen-Love, puisque le scénario est en partie basé sur sa propre vie.

Eva ne supporte pas que sa mère veuille rénover la maison et se débarrasser du chat qui, désorienté depuis le divorce, fait pipi partout. Eva veut aller vivre chez son père, qui, désorienté comme le chat, vit une seconde adolescence. S'accrochant à lui, elle tente de trouver un équilibre entre la tendresse et la colère de la vie adolescente. Voici la prémisse du premier long métrage encensé de la Costaricienne Valentina Maurel, diplômée de l'INSAS à Bruxelles. Il a remporté pas moins de trois grands prix au Festival du film de Locarno de cette année. Valentina Maurel, qui a également écrit le scénario, aime se plonger dans des personnages complexes qui se débattent avec eux-mêmes. Son film est donc très axé sur les personnages, et s'appuie sur les performances vécues de Reinaldo Amien (Martín) et Daniela Marín Navarro (Eva). Cette production en partie belge est le signe avant-coureur d'une belle carrière pour la cinéaste.

"Un film néo-noir stylisé en provenance de Chine", peut-on lire dans la description de ce film qui fait partie de la compétition officielle du Festival du film de Gand. Cela peut sembler un peu vague à imaginer, mais les cinéphiles savent depuis longtemps que le cinéma chinois regorge de grandeur stylistique. Il suffit de penser au travail de Wong Kar Wai ('In the Mood for Love', 'My Blueberry Nights', '2046') ou de Diao Yinan, qui a déjà marqué les éditions précédentes du festival avec 'Black Coal, Thin Ice' et 'The Wild Goose Lake'. Nous pouvons désormais ajouter à cette liste les débuts de Wen Shipei en tant que réalisateur. L'histoire est celle de Xueming, un réparateur de climatiseurs dans la métropole de Guangzhou, qui commet un délit de fuite après avoir heurté un piéton en pleine nuit. Par culpabilité, il va voir la veuve de la victime et, peu à peu, un intrigant triangle amoureux  va se mettre en place entre la police, la veuve et l'auteur du crime. Shipei met en scène ce thriller policier particulièrement sombre à l'aide de tableaux artistiques magnifiquement filmés. Le jeu d'ombres et de lumières dans un Guangzhou ravagé par le blackout vous transporte dans une sorte de rêve fiévreux. Le compositeur Hank Lee, né au Canada, mais originaire de Taïwan, complète l'expérience grâce à sa bande-son soignée.

Florian Zeller, 43 ans, est l'une des principales étoiles montantes du cinéma français. Avant cela, il s'est fait connaître comme romancier et dans le monde du théâtre avec sa trilogie 'Le Père', 'La Mère' et 'Le Fils'. Il y explore la complexité de la vie familiale dans sa forme la plus pure, chaque fois sous un angle différent. Il transpose maintenant cette trilogie théâtrale à succès sur le grand écran. La première partie, 'The Father', a été immédiatement récompensé par un Oscar pour Anthony Hopkins dans son rôle fantastique d'un père souffrant de démence. Il est donc normal qu'on attende cette deuxième partie, 'Le Fils', avec beaucoup d'impatience. Surtout quand on voit quel casting de haut niveau a été réuni pour cette suite : outre le retour de Sir Anthony Hopkins, Florian Zeller a fait appel à Hugh Jackman, Vanessa Kirby et Laura Dern. La bande originale est signée par le compositeur multirécompensé Hans Zimmer.