L’acteur iconique Dustin Hoffman fête ses 85 ans

Dustin Hoffman a percé à Hollywood dans les années 1960, notamment grâce au film ‘Le lauréat’, sorti en 1967. L’acteur est alors en plein boom du cinéma, une période révolutionnaire d’Hollywood, avec un avenir du septième art plus libre et au regard neuf. L'un des représentants de ce mouvement n’est autre que Mike Nichols, le réalisateur qui a donné sa première véritable chance à Dustin Hoffman en tant qu'acteur avec son film ‘Le Lauréat’.

Dans cette satire sur le fossé des générations, Hoffman joue le rôle de Benjamin Braddock, un jeune homme désorienté qui vient d'obtenir son diplôme universitaire et tombe amoureux d'une femme mariée plus âgée, interprétée par Anne Bancroft. Ce film a immédiatement permis à l’acteur de prendre sa place à Hollywood, bien qu'à l'époque, il était en proie aux doutes. En effet, Dustin Hoffman était complexé par son nez et pensait qu’à 30 ans, il était trop vieux pour le cinéma. Finalement, c'est bien son talent pour l'improvisation et la maladresse qui aura fait la différence et convaincu Nichols de lui confier le rôle. Un pari qui s'est avéré payant. ‘Le Lauréat’ a valu à Hoffman une nomination à l'Oscar du meilleur acteur.

Dustin Hoffman avait beaucoup de mal à accepter son nouveau statut de star. D’autant plus qu’il n’avait pas la situation qui allait avec ce statut : l’acteur n'avait gagné que 4.000 dollars pour le film ‘Le Lauréat’. Après cela, beaucoup pensait qu'il se jetterait dans n’importe quels projets de films très bien payés, dans lesquels il jouerait des personnages sobres et charmants. Pourtant, les détracteurs se sont trompés. Dans ‘Macadam Cowboy’, sorti en 1969, l’acteur incarne Ratso Rizzo, un escroc new-yorkais à la fois repoussant et doté d'un certain charme.

Le film suit Joe Buck, incarné par Jon Voight, un jeune Texan qui veut s'essayer à la prostitution masculine dans la Big Apple, déguisé en cow-boy de rodéo. Lorsque ce plan n'aboutit pas, il entame une étrange relation d'affaires avec le petit criminel Rizzo. Alors que le gigolo Buck et son manager Rizzo développent une amitié, la santé de Rizzo se dégrade de plus en plus. La performance d'Hoffman lui a valu une deuxième nomination aux Oscars et ce sont précisément les contradictions du personnage de Rizzo, magnifiquement interprété par l'acteur, qui rendent l'homme si fascinant.

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Sorti en 1971, le thriller psychologique ‘Les Chiens de paille’ de Sam Peckinpah est certainement l'un des films les plus controversés d'Hoffman lors de ses débuts en tant qu'acteur. Cette controverse était principalement due à la nouvelle vision qu’offrait le cinéma de la violence et du viol. Dans ce film, Dustin Hoffman incarne David Summer, un professeur de mathématiques américain qui, avec sa jeune épouse Amy (rôle joué par Susan George), retourne dans sa région natale du sud-ouest de l'Angleterre. C'est dans ce cadre rural idyllique que David est mis à l'épreuve. Des habitants effrontés menacent leur maison car ils sont offusqués de voir un Anglais marié à une étrangère.

Le réalisateur Sam Peckinpah, dont le surnom Bloody Sam avait été choisi pour de bonnes raisons, voyait son film avant tout comme une réflexion sur la violence barbare et la rage primitive qu'il pensait que nous portions tous en nous. Mais les critiques l'ont accusé de glorifier et d'érotiser le viol, de faire preuve de sadisme misogyne et de chauvinisme masculin. Dustin Hoffman, quant à lui, voyait son personnage comme quelqu'un qui fait preuve inconsciemment de violence, son déchaînement meurtrier étant la manifestation de son lui intérieur, bien que ce point de vue ne soit pas partagé par le réalisateur.

En 1976, l’acteur joue dans deux thrillers qui sont désormais des incontournables des films américains de l'époque : ‘Les Hommes du président’ et ‘Marathon Man’. Dans le premier, le réalisateur Alan J. Pakula fait un zoom sur le célèbre scandale du Watergate. Le film est une véritable reconstitution de l'enquête menée par les journalistes du Washington Post, Carl Bernstein et Bob Woodward, interprété donc par Dustin Hoffman et Robert Redford, sur le lien entre le cambriolage du siège du parti démocrate et la Maison Blanche, où Nixon tient les rênes du pouvoir. Robert Redford a été fortement impliqué dans le film, puisqu'il a également agit en tant que producteur, mais la performance d’Hoffman dans ce long métrage a largement été saluée. Elle a grandement changé la vision du public sur le journalisme et l’acteur a su incarner avec brio un personnage aussi complexe que profond.

Dustin Hoffman a clôturé les années 1970 en jouant le rôle d'un père célibataire dans le film dramatique ‘Kramer contre Kramer’. Ce chef d'oeuvre lui a valu son premier Oscar du meilleur acteur, et a d’ailleurs curieusement provoqué un véritable revirement dans la carrière de l'acteur. En effet, ‘Kramer contre Kramer’ a marqué les débuts du plus grand succès commercial d’Hoffman, malgré le fait qu’il s’agisse aussi de la période la moins intéressante de son métier d'acteur.

Sorti en 1988, ‘Rain Man’ est un road movie dramatique, dans lequel un concessionnaire automobile égoïste, Charlie Babbitt  joué par Tom Cruise, découvre qu'il a un frère autiste, Raymond Babbitt, qui a hérité de toute la fortune de leur père. Dustin Hoffman a remporté son deuxième Oscar pour son interprétation de l'autiste Raymond, et il faut dire que sa performance pleine de profondeur a impressionné aussi bien les critiques que le public. ‘Rain Man’ fut l’un des premiers films à aborder la thématique de l’autisme et il a d’ailleurs largement été récompensé de quatre Oscars (dont celui d’Hoffman) et de deux Golden Globes.

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