Retour sur ‘Atomic Blonde’ et l'apogée du néo-noir moderne

Quelques années plus tôt, un nom a été donné à un nouveau genre cinématographique : le néo-noir. Le terme ‘noir’ fait référence aux films policiers sinistres des années 40 et 50, un style qui a connu un renouveau après les années 60 sous le nom de néo-noir. L’esthétique noire et blanche et brumeuse a fait place au XXIe siècle (bien qu’il existe des exemples plus anciens comme ‘Blade Runner’ de 1982) à des néons hyperstylisés et multicolores, qui ont ensuite inspiré le terme ‘Néon-noir’. L'œuvre du réalisateur Nicolas Winding Refn est un exemple clair du renouveau actuel du néon noir. Dans 'Drive' (2011), le néon restait encore assez réaliste, dans 'Only God Forgives' (2013), la forte présence de lumière colorée était surtout symbolique, et dans 'The Neon Demon' (2016), le choix de la lumière s'immisçait même dans le titre.

Parmi les autres films influents du genre néon-noir, citons les films ‘John Wick’, dans lequel Keanu Reeves affronte des centaines d’adversaires dans une esthétique des années 80 de plus en plus colorée. Ces films d’action très stylisés, dont le premier est sorti en 2014, sur un ancien assassin engagé qui se lance dans une violente mission de vengeance, ont attiré de nombreux imitateurs. Les connaisseurs pourront dire que le style d’ ‘Atomic Blonde’ fait partie de ces imitations, mais ce n’est pas tout à fait le cas.

‘Atomic Blonde’ est non seulement une adaptation d'un roman graphique - un genre souvent hyper-stylisé, comme le prouve ‘Sin City’ - mais il est également réalisé par l'un des co-réalisateurs du premier ‘John Wick’. Au générique, par contre, ça ne se voit pas. Chad Stahelski et David Leitch ont réalisé le premier film de la franchise, à partir d’un scénario de Derek Kolstad, mais seul Stahelski était crédité en tant que réalisateur. Leitch est présenté seulement en tant que producteur et cela a créé un sacré conflit. La collaboration entre les deux a pris fin avant le deuxième ‘John Wick’. Alors que Stahelski a travaillé sur les suites avec Keanu Reeves, Leitch s'est quant à lui consacré à son premier film en tant que réalisateur solo : ‘Atomic Blonde’.

Après avoir prouvé ses compétences en matière de films d'action dans ’Mad Max : Fury Road’ (2015), Leitch trouve en Charlize Theron sa compagne idéale pour jouer dans l’adaptation du roman graphique ‘Coldest City’. Elle se serait entourée de huit entraîneurs personnels pour être en pleine forme sur le plateau. Pendant ces séances d'entraînement, elle a serré les dents si fort qu'elle a dû subir une opération pour des dents fêlées. Pendant cette période, elle s'est souvent entraînée avec Keanu Reeves, et ils ont même eu une dispute ensemble.

L’histoire d’’Atomic Blonde’ se déroule juste avant la chute du mur de Berlin. Les nerfs sont à vif, un agent britannique est assassiné et un vol de documents est commis. C'est à la britannique Lorraine Broughton (Theron) d’enquêter sur la mort de son collègue.

Les critiques ont salué les longs plans ambitieux avec des scènes de combat parfaitement chorégraphiées - un aspect dans lequel la série ‘John Wick’ excelle également - et la bande-son pleine de tubes des années 80. Ce qui vaut tout son succès à ce film, c'est bien sûr son esthétique visuelle colorée, baignée de néons violets et bleus, qui, malgré les thèmes sombres et violents, montre qu'il ne faut pas prendre les choses trop au sérieux.

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