Comment Hitchcock a marqué le cinéma avec sa scène de la douche dans Psychose

Avec sa fameuse ‘scène de la douche’ de 45 secondes, le réalisateur Alfred Hitchcock a choqué le public. Un moment révolutionnaire dans le monde du cinéma. Sorti le 16 juin 1960, ‘Psychose’ brise les tabous et conventions cinématographiques. Dans ce film d’horreur en noir et blanc, le personnage principal Marion Crâne (Janet Leigh), est tuée peu de temps après le début du film. Poignardée à mort alors qu’elle prend une douche. L’histoire se déroule dans l’effrayant motel Bates, tenu par Norman Bates (Anthony Perkins), un travesti obsédé par sa mère à la double personnalité, devenu l’un des tueurs en série les plus redoutables.

Avec 32 millions de dollars de recettes, le film est devenu le plus réussi du réalisateur à l’époque. Mais c’est non sans obstacles qu’il y parvient. Paramount, avec qui il collabore sur de nombreuses scènes, refuse de le financer. Hitchcock décide alors de financer lui-même le film, contre l’avis de ses propres producteurs. Le film est également allé à l’encontre des censeurs qui appliquaient le Motion Picture Production Code de Hollywood, le Code Hays actif de 1934 à 1968.

Tromper les censeurs

Les censeurs s’opposent à la ‘nudité’ dans cette séquence de la douche. Pourtant, Leigh portait des patchs de moleskine pour cacher les zones, tout comme sa doublure, la pin-up et future star de playboy Marli Renfro. Le tournage en gros plans extrêmes a permis que la nudité et la violence soient suggérées et ressenties mais jamais réellement vues. Même le décor de la douche a été construit de façon à ce que ses murs puissent être enlevés, ce qui permet à la caméra de s’approcher sous tous les angles. Un plan inversé en accéléré donne également l’impression que la lame transperce réellement l’abdomen de Marion Leigh.

Le film a également été tourné en noir et blanc pour que les scènes soient moins choquantes pour la censure. Ce choix s’est également fait pour des raisons budgétaires, le film étant d’abord destiné à la télévision et non au grand-écran.

Le melon casaba

La musique à cordes hurlantes du compositeur Bernard Herrmann ne fait qu’ajouter de la tension. Les violons sont d’habitude employés pour les romances ou les moments émotions. Pour rendre l’expérience encore plus palpable, le son de la chair de Marion au moment où le couteau la pénètre est imité en poignardant un melon casaba. Plusieurs variétés de melons ont passé ‘un casting’ à cet effet.

Avec ‘Psychose’, il y a un avant/après dans le monde du cinéma. Le long-métrage met désormais le meurtre dans la case du divertissement, créant moins la panique dans les salles.