De reine à SDF, Jacqueline Bir a incarné plus de 200 rôles en septante ans de carrière

D’origine française, mais née à Oran, Jacqueline Bir passe son enfance sous le soleil d’Algérie dans les vignobles de ses parents. Son talent inné pour la scène lui sera très rapidement reconnu. Alors qu’elle n’est qu’en secondaire, elle est repérée par le directeur du Conservatoire d’Oran lors du spectacle de fin d’année de son pensionnat. À peine âgée de 18 ans, elle signe son premier contrat de comédienne en 1952. Elle veut ensuite peaufiner sa formation à Paris, où elle est acceptée dès son premier essai au Conservatoire de Paris. Elle y étudie la comédie et le chant et côtoie Catherine Samir, Michel Aumont, Dominique Rozan et Jean-Paul Belmondo. Elle y fait également la connaissance de l’amour de sa vie Claude Volter. Ensemble, ils décident de s’installer en Belgique, son pays d'adoption, et y auront deux enfants, dont Philippe Volter qui suit les pas de ses parents en devenant comédien à son tour. 

Le couple met en place la compagnie la ‘Comédie Claude Volter’, qui fera les beaux jours du Palais d'Egmont et de la maison Lambitte. Elle y consacre l’essentiel de sa carrière jusqu’à la disparition de son mari en 2002. Trois ans plus tard, son fils suivra et se suicide à 46 ans. Bouleversée par la perte de son époux et puis de son enfant, elle confie auprès de ‘La Libre Belgique’ que le théâtre lui a permis de remonter la pente. "C'est un beau métier qui permet d'extérioriser des choses cachées. Je n'ai pas eu besoin d'aller voir un psy… J'aurais peut-être dû ! Le métier m'a aidée à survivre, à surmonter des choses insurmontables. Depuis la mort de mon fils Philippe, je suis en survie. On n'arrive jamais à se dire que c'est vrai, que c'est possible. D'autant que lui et moi étions à cette époque dans la lumière. Nous étions connus. Quand une mort survient dans l'intimité, (…) on peut y réfléchir dans l'intimité. Là, il fallait assumer".

À l’âge de 87 ans, Jacqueline Bir reste très présente dans le milieu. Riche de plus de 200 rôles, cette année, elle célèbre ses 70 ans de carrière. De ‘Oscar et la Dame rose’ d’Eric-Emmanuel Schmidt à ‘Savannah Bay’ de Marguerite Duras, en passant par ‘La Dame à la Camionnette', toutes ses interprétations lui collent parfaitement à la peau. Des personnages inédits et aux antipodes, des reines, des grandes dames à une vieille dame sans-abri, l’octogénaire n’est toujours pas prête de renoncer à sa passion à cause de son âge. Son rêve reste pourtant de jouer un homme sur les planches, dévoile-t-elle dans ‘La Libre’. Il s’agit du seul rôle qu’elle n’a pas encore eu l’occasion d’incarner. Jacqueline Bir compte aussi pas mal de téléfilms à son actif. Elle a joué les psychopathes dans ‘La mémoire à vif’ de Patrick Poubelle ou encore dans la série ‘Les petits meurtres d’Agatha Christie’. Actuellement, l’actrice se produit encore sur les planches du ‘Théâtre Le Public’ avec ‘A German Life’. Un monologue, tiré de la vie de Brunhilde Pomsel, une ancienne secrétaire du régime nazi. Elle nous relate son quotidien et son histoire qui traverse le XXe siècle. 

Pour fêter ses 70 ans de carrière, Joëlle Scoriels nous emmène dans les coulisses de la pièce où l’actrice répète en compagnie du jeune metteur en scène Simon Paco. Elles partiront ensuite à la rencontre de Fred, un ancien sans abri et Rebecca Maes, une assistante sociale afin qu’elle puisse témoigner de son rôle de SDF dans ‘La dame à la camionnette’, dirigée par son ami Alain Leempoel. Et enfin, en tant que véritable accro de tennis, Jacqueline Bir aura l’immense joie de discuter avec l’ancienne championne de tennis Justine Henin. 

Regardez ‘Tout Le Baz’art’ ce mercredi 23 mars à 23h45 sur La Une , ou sur Pickx.be ou l'app de Proximus Pickx. Via TV Replay, vous pouvez regarder le programme jusqu'à 36 heures plus tard quand vous le souhaitez, ou également sur le site ou l'app 7 jours après sa diffusion !