Pourquoi 'Mosul' doit figurer en haut de votre liste Netflix

De l’extérieur, une guerre ressemble toujours à une tragédie inhumaine dans laquelle il n’y a pas de vainqueurs, mais pour ceux qui se battent et qui la vivent, elle est souvent personnelle et significative. C’est également le point de départ de 'Mosul', un film qui donne un visage aux hommes qui se sont battus contre l’EI en Irak sous la forme d’une équipe d’élite (SWAT) dans la banlieue de Ninive, à Mossoul, seconde ville irakienne.

Le scénario se base sur un long article publié dans le New Yorker en 2017 intitulé "The Desperate Battle to Destroy ISIS". Dans l’article, le journaliste Luke Mogelson y parle de cette équipe du SWAT, dont chaque membre décide pour des raisons personnelles de se battre contre l’EI, qui occupe la ville depuis des années et où une bataille sanglante fait constamment rage.

Le scénariste Matthew Michael Carnahan, qui a écrit les scénarios de 'Deepwater Horizon' et 'World War Z', a utilisé l’article du New Yorker comme base de son film. Il passe également pour la première fois derrière la caméra. Le résultat est un film qui montre le conflit à Mossoul du point de vue profondément humain des hommes qui ont souffert de la guerre et qui se battent pour la préservation de leur pays. Ils s’avancent de maison en maison, de plus en plus profondément dans la ville occupée, et entre les pluies de balles et de grenades, ils fraternisent autour d’un feuilleton ou d’une cigarette. Mais leur mission réelle, nous la découvrons que dans les dernières scènes.

"Poignant", "émouvant" et "réaliste", voici les adjectifs qui reviennent sans cesse dans les critiques du film. La prestation des acteurs est également saluée. Suhail Dabbach, dans le rôle du leader du SWAT, s'était déjà essayé avec succès au film de guerre dans 'The Hurt Locker'. Quant à Adam Bessa, dont la carrière est définitivement lancée, on l’avait déjà vu dans 'Extraction'. Tous les acteurs parlent d’ailleurs arabe, mis à part Adam Bessa, qui a dû apprendre les dialectes pour son rôle.

Au niveau des producteurs, on retrouve deux noms bien connus: les frères Anthony et Joe Russo. Ils ont d’abord réalisé les deux derniers Avengers avant de pouvoir produire des projets qui leur tenaient plus à cœur. Ils expliquent avoir voulu produire ce film car le scénario montre des Irakiens en héros, sans intervention héroïque des Américains.

Lorsque les Américains sont mentionnés dans 'Mosul', ils sont - à juste titre - considérés comme des étrangers qui viennent défendre leurs propres intérêts. Ceux qui doivent mener la vraie bataille sont les héros locaux. Le film met donc les perspectives irakiennes au premier plan. On ne voit nulle part un personnage américain qui finit par sauver la situation - une facilité dans laquelle tombent souvent de nombreux films hollywoodiens.

'Mosul' est disponible sur Netflix.