Qui se cache derrière Benoit Magimel ?

Cinéma | Le 12 avril, il sera jugé pour blessures involontaires, conduite sans permis, délit de fuite et usage de cocaïne et d'héroïne. Il est soupçonné d'avoir renversé une femme de 62 ans, le 11 mars, alors qu’il faisait une marche-arrière. Qu’est-ce qui s’est passé dans la tête de l’acteur, qui nie avoir conduit sous influence ? Pourquoi a-t-il loué une voiture, alors que le permis lui avait été retiré ? D’où provient cette attirance pour les drogues ? Qui est-il vraiment ? Retour sur un parcours brillant jusqu'au dérapage.

De Pickx

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A 41 ans, Benoit Magimel est un acteur qui a fait ses preuves, dans des comédies ("La vie est un long fleuve tranquille", "Cloclo"), des films d’actions ("Les rivières pourpres", "Truands", "La French") ou d’auteur ("La pianiste"). Récompensé par une Palme d’Or et un César, il pourrait être un homme serein, qui n’a pas connu le chômage. Ce séducteur au regard bleu acier est le père de deux filles, dont une avec Juliette Binoche.

Mais l’aura Magimel laisse entrevoir une part d’ombre. Il traverse une mauvaise passe. Le 12 avril, il sera jugé pour blessures involontaires, conduite sans permis, délit de fuite et usage de cocaïne et d'héroïne. Il est soupçonné d'avoir renversé une femme de 62 ans, le 11 mars. Qu’est-ce qui s’est passé dans la tête de l’acteur, qui nie avoir conduit sous influence? Pourquoi a-t-il loué une voiture, alors que le permis lui avait été retiré? D’où provient cette attirance pour les drogues? Qui est-il vraiment? Retour sur un parcours brillant jusqu'au dérapage.

L'accident tragique

L'acteur de 41 ans est soupçonné d'avoir renversé une femme de 62 ans, à Paris, le 11 mars à 15h dans le 16e arrondissement. Alors que son permis de conduire lui avait été retiré, Benoit Magimel a fait une marche arrière à bord d'une voiture de location et a renversé une sexagénaire. Légèrement blessée aux jambes, la victime a été hospitalisée.

L’acteur prétend qu’il sortait d'une réunion à l'école de sa fille. Il serait retourné à son domicile, avant de revenir sur les lieux de l'accident en se faisant passer pour son frère, ce qu'il a contesté face aux enquêteurs. Le soir même, des analyses toxicologiques révélaient des traces de cocaïne et d’héroïne.

Ses problèmes de drogue

D’après le journal VSD, Benoit Magimel aurait déjà été mêlé à une affaire de drogue, en 2005. Son nom figurait dans le carnet d’adresse d’un dealer.

Suite à l’accident du 11 mars, après une garde à vue de 48 heures, son avocat Pascal Garbarini s’est exprimé au Parisien : "Pour son addiction, mon client se soigne et fait tout ce qui est possible pour s’en sortir". Magimel a reçu une convocation à une audience devant le tribunal correctionnel de Paris. Il sera jugé le 12 avril 2016 pour blessures involontaires, permis de conduire annulé, délit de fuite et usage de cocaïne et d'héroïne. Dans l'attente de son procès, l'acteur a été placé sous contrôle judiciaire. Il lui est interdit de conduire un véhicule.

Une enfance bousculée

Benoit Magimel naît le 11 mai 1974 à Paris. Son père, employé de banque, n’est pas beaucoup présent. Sa mère, Michèle Schmitz, infirmière, a des origines juives hongroises. Le grand-père maternel de Benoit Magimel était un "enfant abandonné qui a grandi à l’Assistance". Quand ses parents divorcent, Benoit connait des moments difficiles : "A 12 ans, je m'occupais de la maison, je surveillais ma sœur. J'en ai gardé comme une peur de manquer", dit-il dans une interview pour Marie Claire en 2011. Il ajoute : "Ma mère a élevé ses trois enfants toute seule. Elle était infirmière libérale, travaillait très dur pour boucler nos fins de mois. Alors, on a dû se débrouiller".

Enfant star, autodidacte
A douze ans, il passe un casting. Le réalisateur d'Étienne Chatiliez choisit Benoît Magimel pour jouer dans son film "La Vie est un long fleuve tranquille" qui fera un carton (extrait vidéo). Très à l’aise dans son rôle de Momo Groseille, Benoit Magimel découvre le monde du cinéma. "Je n'avais aucune ambition artistique, je ne savais même pas ce que c'était", dit-il. "On vit avec des adultes gentils, à l'écoute, on a toujours plein de parents de substitution sur un plateau et tout à coup, ça s'arrête et on perd tout ça. Moi, ce que je voyais, c'était l'argent, les palaces, les défraiements... Ebloui par tout ça, j'aurais pu mal tourner".

La route du succès

A seize ans, Benoit Magimel quitte l’école, sans diplôme, et se lance dans le cinéma. "Je n’avais ni culture ni garantie".
Il a du talent à revendre et du caractère ; les propositions tombent : le jeune homme décroche un rôle dans le film de Benoît Jacquot, "La Fille Seule", puis dans "Les Voleurs" d'André Téchiné, où il apprend le métier face à des acteurs de haut vol, Catherine Deneuve et Daniel Auteuil.

Sa première émotion de cinéma
En 1992, dans "Les Années campagne" de Philippe Leriche, Magimel tourne avec Aznavour (qui joue son grand-père). C’est sa "première émotion de cinéma", confie l’acteur à Laurent Ruquier : "Je faisais une scène d’adieu avec Charles Aznavour. L’émotion est montée…"


Son amitié avec Guillaume Canet

En 1994 Benoît Magimel a 20 ans. Il rencontre Guillaume Canet, 21 ans, lors du tournage d’un téléfilm, "La Colline aux mille enfants". Ils se retrouvent dans le long-métrage "Toutes peines confondues" de Michel Deville et deviennent amis. Quand Guillaume Canet réalise son film "Les petits mouchoirs", il fait appel à ses vrais amis pour jouer une bande qui se retrouve chaque été au bord de la mer : Benoît Magimel (qui joue un masseur et homosexuel refoulé et amoureux de François Cluzet), Jean Dujardin, Anne Marivin et Marion Cotillard, l’épouse de Canet.… Les amis de Magimel disent de lui qu’il est éloyal, droit, honnête".

La passion avec Juliette

Dans le film "Les enfants du siècle" (1999), le séduisant Magimel entre dans la peau du poète Alfred de Musset. Sur le plateau, c’est le coup de foudre avec Juliette Binoche. Dix ans les séparent, mais ils vont vivre une magnifique histoire d’amour durant quatre ans et avoir une fille, Hannah.

Dans cet extrait de On n’est pas couché, Magimel parle de Juliette Binoche qu’il rencontre sur le film de Diane Kurys. La réalisatrice dit : "c’était émouvant et troublant de regarder naître une histoire" …

Un séducteur avéré

Avec Nikita Lespinasse (à gauche sur la photo) Benoit Magimel vit une histoire de cinq ans, avec des hauts et des bas. Ils ont une fille Djilina, en 2011. Après leur rupture, ils restent bons amis. Mais c’est avec sa nouvelle conquête, une jolie blonde (à droite sur la photo) qu’il vient chercher son César en février 2016.

Le doute et l’anxiété

En 2011, venu présenter le film dans lequel il tient le premier rôle, "Des vents contraires", dans l’émission "On n’est pas couché", Benoit Magimel est interviewé par Laurent Ruquier.

Natacha Polony souligne la grande exigence de Magimel, qui fait "des choix extrêmement courageux" et se permet de douter : "vous avez refusé un rôle par peur de ne pas réussir". Magimel s’explique : "J’ai beaucoup d’anxiété, quand je lis un bon rôle, je me demande si je vais pouvoir lui donner la force d’exister à l’image".

Sa consécration : La pianiste

En 2001, année de la consécration. Magimel endosse un rôle qui marque, celui du jeune amant qui se soumet aux désirs d’Isabelle Huppert dans "La pianiste". Ce film très sombre, qui explore les relations sado-maso, est signé Michael Haneke. Prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes pour Benoit Magimel.

Trois Chabrol

Reconnu par la critique, Benoît Magimel est aussi très demandé et enchaine les tournages avec de grands réalisateurs comme Claude Chabrol, avec lequel il tournera trois films : "La Fleur du mal" (2003) avec Mélanie Doutey,  "La Demoiselle d'honneur" (2004)  avec Laura Smet et "La Fille coupée en deux" (2007) avec Ludivine Sagnier (Extrait vidéo).

Gros succès

Benoit Magimel choisit ses rôles en fonction de ses envies, et passe allègrement de rôles tragiques à des personnages comiques. En 2004, il connait un gros succès avec le thriller "Les Rivières pourpres 2", d’Olivier Dahan, dans lequel il donne la réplique à Jean Réno (extrait vidéo).
En 2012, il prend dix kilos pour interpréter Paul Lederman, l'imprésario de Claude François (Jérémie Renier) dans "Cloclo".

Un César pour "La tête haute"

A 41 ans, Benoit Magimel a derrière lui une belle carrière, avec une cinquantaine de films. En février 2016, l’acteur reçoit le César du Meilleur acteur dans un second rôle dans "La Tête Haute" d'Emmanuelle Bercot (photo de l'équipe du film à Cannes).
Benoît Magimel y prend les traits de Yann, un éducateur dont le passé de délinquant s’est transformé en force pour venir en aide aux jeunes en mal de repères. C’est sans pitié mais avec compassion qu’il accompagne Malony, un adolescent pour qui la transgression est sans limite. Yann oeuvre en tandem avec la juge des enfants, interprétée par Catherine Deneuve, pour tenter de donner un cadre à ces cas désespérés écartés du système. Un travail de longue haleine fait de récidives et de souffrance, représenté sur plusieurs années.
Benoît Magimel signe une performance forte et émouvante, dans un rôle particulièrement engagé.

Lors de la cérémonie, sous le regard de Juliette Binoche dans la salle, l’acteur aux traits gonflés et au regard fatigué s'emble ému. Il déclare : "Je remercie Emmanuelle Bercot de m'avoir fait confiance à un moment où j'en avais probablement le plus besoin". Que veut-il dire par là ? Est-il en train d’avouer qu’il ne va pas bien ? C’est ce que confirme son avocat, qui a déclaré : "Pour son addiction, mon client se soigne et fait tout ce qui est possible pour s’en sortir". On espère qu’il y parviendra.

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