Portrait de Belge : Benoît Poelvoorde, trublion du cinéma

Cinéma | De la comédie noire aux succès populaires en passant par des rôles sombres et profonds, l’enfant du pays est plein de surprises.

De Pickx

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L'acteur belge le plus florissant du métier signe une filmographie pour le moins hétéroclite. De la comédie noire aux succès populaires en passant par des rôles sombres et profonds, l’enfant du pays est plein de surprises. Si ses choix n’ont pas tous été judicieux, l’acteur peut se targuer d’avoir pris part à de nombreux projets de qualité.

Nous profitons de son actualité, avec deux films à venir en août et septembre 2015, pour revenir sur les moments forts de sa (déjà) riche carrière.

Crédit photo : Photonews

Humour noir

C’est durant ses cours d’arts appliqués suivis à Namur que Benoît Poelvoorde rencontre Rémy Belvaux, puis durant ses études de graphisme à l’ERG qu’il fait la connaissance d’André Bonzel. Deux amis devenus réalisateurs qui signent l’inénarrable C’est arrivé près de chez vous, film à l’humour pour le moins cynique. Ce drame réalisé avec très peu de moyens met en scène le personnage de Ben, incarné par Benoît Poelvoorde. Un film atypique qui propulse immédiatement son acteur principal sous les feux des projecteurs.

En 2010, avec Kill me please, Olias Barco réalise un long-métrage en noir et blanc, qui s’inscrit clairement dans la lignée de ce film mythique. Il confie tout naturellement le premier rôle à Benoît Poelvoorde, qui y incarne un homme riche mais désespéré, qui se rend dans un établissement spécialisé dans le « suicide assisté ».

Monsieur Manatane

Après une première expérience concluante au cinéma, Benoît Poelvoorde s’essaye au petit écran avec ses célèbres Carnets de Monsieurs Manatane, diffusés sur la chaîne Canal + entre 1997 et 1998.
Au total, il s’agit de 48 épisodes de 3 minutes durant lesquels Benoît Poelvoorde incarne Monsieur Manatane, tour à tour milliardaire, écrivain, scientifique, chanteur, exorciste, réalisateur etc. qui se caractérise tout le long par un ton sarcastique.

Une série humoristique qui a marqué toute une génération !

Philippe Harel

En parallèle, Benoît Poelvoorde entame une carrière au cinéma pour le moins prolifique avec notamment Les Randonneurs, de Philippe Harel. En 1997, il emmène un groupe de promeneurs à travers les montagnes corses et en profite pour commettre quelques infidélités…

En 2001, le réalisateur français lui confie un rôle qui lui colle à la peau, car il traite de l’une de ses passions : le cyclisme ! Pour Le vélo de Ghislain Lambert, Benoît Poelvoorde participe également à l’écriture du scénario, en collaboration avec un véritable historien du sport. Il incarne le rôle-titre ; un personnage qui rêve de la carrière d’Eddy Merckx mais se voit relégué au poste de porteur d’eau.

Dix ans après le succès fracassant des Randonneurs, Philippe Harel remet le couvert en envoyant toute la joyeuse bande à St-Tropez, mais cette suite rencontre un succès mitigé.

Benoît Mariage

Outre les comédies populaires, Benoît Poelvoorde excelle surtout dans l’humour décalé, registre dans lequel se spécialise le Belge Benoît Mariage. C’est donc tout naturellement que les deux Benoît collaborent à plusieurs reprises !

Tout d’abord, en 1998, avec Les Convoyeurs attendent, puis en 2007 avec Cowboy et tout récemment pour Les Rayures du zèbre.
Dans cette comédie coproduite par Belgacom, Benoît Poelvoorde incarne un recruteur de football qui déniche un nouveau talent en Côte d’Ivoire. L'acteur revient à ses premières amours avec ce personnage 100% brusseleir.

Découvrez ici la critique du film Les Rayures du zèbre, une coproduction Proximus.

Humour décalé

Benoît Poelvoorde a une préférence marquée pour les films "osés" tels que notamment Les Portes de la gloire, de Christian Merret Palmair. Sorti en 2000, cet ovni cinématographique met en scène Benoît Poelvoorde en tant que spécialiste de la vente à domicile, qui sillonne les routes de France. Accompagné de son équipe, il pratique des méthodes commerciales peu recommandables !

Autre succès plus récent, Le Grand Soir, dans lequel il donne la réplique à Albert Dupontel (en photo). Sorti en 2012, ce film de Gustave Kevern et Benoît Delépine se penche sur les retrouvailles de deux frères. L’un s’ennuie dans un quotidien bien rangé tandis que l’autre est le plus vieux punk à chien d’Europe. Crâne rasé et tatouages sur le corps, Benoît Poelvoorde y fait sa petite révolution...

Succès populaires

Benoît Poelvoorde accumule les succès populaires dans les années 2000.
Le Boulet, puis Podium, dans lequel il incarne un fabuleux sosie de Claude François. Sans oublier Astérix aux Jeux Olympiques, pour lequel il revêt le costume de Brutus.

En 2011, il donne également la réplique à Dany Boon et enfile l’uniforme de douanier belge pour le film Rien à déclarer.

Rôles dramatiques

Si c’est par l’humour que Benoît Poelvoorde s’est construit un nom, tant en France qu’en Belgique, il n’en excelle pas moins dans des rôles plus sérieux. En 2009 notamment, il incarne le personnage d’Étienne Balsan, qui a fréquenté la mythique couturière Gabrielle Chanel. Sa prestation est tout à fait remarquable au côté d’Audrey Tautou, dans Coco avant Chanel, d’Anne Fontaine.

On découvre l’acteur dans son rôle le plus malsain avec le film Une histoire d’amour. C'est une drôle d'histoire d'amour que vit cet homme avec sa maîtresse, Laetitia Casta, faite d'humiliations et de jeux sexuels. Ce film d’Hélène Fillières est basé sur un fait divers : le banquier Edouard Stern retrouvé à son domicile mort et habillé d'une combinaison de cuir.

En 2013, dans le film Une place sur la terre, de Fabienne Godet, Benoît Poelvoorde incarne un photographe qui trouve enfin « sa place » grâce à une jeune étudiante, qui habite l’immeuble d’en face.

Au côté d'Isabelle Carré

À deux reprises, mais dans deux registres tout à fait différents, Isabelle Carré et Benoît Poelvoorde forment un duo à l’écran. La première fois, c’est en 2005 avec le film Entre ses mains, d’Anne Fontaine. Un thriller dans lequel Benoît Poelvoorde se montre de plus en plus menaçant.

En 2010, le réalisateur Jean-Pierre Améris choisit le même duo pour un film beaucoup plus léger, Les Émotifs anonymes, où tous deux incarnent de grands timides.

Trois coeurs

Dans ce film signé Benoît Jacquot, le personnage incarné par Benoît Poelvoorde est pris au piège dans un trio amoureux, au sein duquel les deux rivales sont deux sœurs, interprétées par Charlotte Gainsbourg et Chiara Mastroianni.

Dans une ville de province, une nuit, Marc rencontre Sylvie alors qu’il a raté le train pour retourner à Paris. Ils errent dans les rues jusqu’au matin, parlant de tout sauf d’eux-mêmes, dans un accord rare. Quand Marc prend le premier train, il donne à Sylvie un rendez-vous, à Paris, quelques jours après. Ils ne savent rien l’un de l’autre. Sylvie ira à ce rendez-vous, et Marc, par malheur, non. Il la cherchera et trouvera une autre, Sophie, sans savoir qu’elle est la sœur de Sylvie…

Un scénario relativement classique pour un film qui l’est beaucoup moins. Dans Trois coeurs, Benoît Poelvoorde incarne en toute sobriété cet homme malmené par les hasards de la vie et son destin amoureux. Une prestation dramatique époustouflante.

Une famille à louer

Après Les Émotifs anonymes, Benoît Poelvoorde retrouve le réalisateur Jean-Pierre Améris pour une nouvelle comédie, dans laquelle il donne la réplique à sa compatriote Virginie Efira.
Benoît Poelvoorde incarne homme riche mais pessimiste, qui se fait une idée très négative de la famille. Alors qu'il rencontre une jeune mère aux moeurs légères et ses deux enfants, il s'ouvre tant bien que mal au bonheur qu'elle peut procurer.

Une sorte de Pretty Woman à la française, à découvrir en salle dès mercredi 19 août. Le film Une famille à louer signe la seconde rencontre à l'écran entre les deux acteurs, après Kill me please en 2010.

Le Tout Nouveau Testament

Autre projet à venir ; Benoît Poelvoorde a été dirigé par son compatriote Jaco Van Dormael pour le film intitulé Le Tout Nouveau Testament, dont la sortie est prévue à la rentrée, au mois de septembre. L’acteur y incarne en toute modestie le rôle de Dieu ! Un Dieu cynique et odieux avec sa femme et sa fille, qui se voit puni par cette dernière.

Acclamée au Festival de Cannes en mai dernier, cette comédie poétique réunit Catherine Deneuve, Yolande Moreau et François Damiens.

Regardez tout ce que vous aimez, où et quand vous voulez.

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