Le festival FAME remet les créations de femmes et de minorités de genre à l'honneur

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Le festival d'arts de la scène FAME reviendra pour la deuxième année consécutive mettre le travail de femmes et de personnes issues des minorités de genre à l'honneur du 18 au 24 septembre à Bruxelles.

De Belga

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Pour cette ambitieuse nouvelle édition, le FAME (pour Festival where Arts Meet Empowerment) proposera plus de 80 activités pluridisciplinaires, spectacles et ateliers sur des thématiques aussi variées que les luttes féministes, queer et décoloniales, les migrations ou - nouveauté 2023 - l'héritage et la transmission. Le tout servi par un panel d'artistes belges et internationaux.

"Bruxelles, capitale de l'Europe, n'avait pas de festival qui mette les arts de la scène et les créations de femmes et de minorités de genre au cœur de sa programmation", explique l'échevine bruxelloise chargée de la Culture, Delphine Houba, à l'initiative du projet et qui souligne le caractère intersectionnel de l'événement. "Aujourd'hui, on ne peut pas parler de féminisme sans parler des autres luttes", lance-t-elle.

Le FAME n'est pas un festival militant réservé à un public en particulier, tient à rappeler Effir Libilbehety, chargé de la communication pour l'événement. Il se veut une ouverture sur de nombreuses thématiques et autant de publics, sans pour autant se disperser ni laisser de sujets de côté. "On peut faire un ensemble sans faire de compromis, sans faire consensus", résume M. Libilbehety.

Le cinéma encore inégalitaire

Le but du festival est de donner une voix et une visibilité à des personnes qui sont habituellement dans l’ombre. Parmi les secteurs où la diversité et la parité ont encore du chemin à faire, le septième art en est le parfait exemple. Si des progrès ont été soulignés par certains, le manque de représentation des femmes, des LGBTQIA+ et de différentes communautés est encore un véritable fléau à Hollywood. Une étude de l’Université de Californie a analysé 1600 films entre 2007 et 2022. En tout, ce sont 69.858 personnages qui ont été étudiés en fonction de leur genre, ethnicité, identité, de leur orientation sexuelle et du fait ou non qu'ils soient porteurs d’un handicap. En seize ans, la quasi totalité des minorités est plus représentée, mais il reste une large marge pour atteindre la parité. Parmi les 100 films les plus populaires de 2022, seulement 15% présentent un casting équilibré en fonction du genre. Pour la réalisation, un ratio de dix réalisateurs pour une réalisatrice persiste.

Et même dans le cinéma belge, les femmes restent sous-représentées. Le collectif des professionnelles de l’audiovisuel francophone ‘Elles font des films’ a également mené une étude à ce propos. Le personnage le plus représenté est un homme cisgenre, blanc, hétérosexuel et en bonne santé. Les personnages féminins quant à elles sont minces, jeunes, hétérosexuelles, blanches et valides. Les autres profils n’existent quasi pas sur le grand écran en Belgique. Pour ce qui est de la réalisation, seuls 20% des longs métrages de fiction sont initiés par des femmes.

Projection de films

Pendant trois jours (du 19 au 21 septembre), le festival Fame a l’intention de projeter des oeuvres qui viennent contrer ces chiffres inquiétants mentionnés plus haut. Ce mardi 19 septembre, deux séances de films sont programmées à la Cinematek de Bruxelles. Le premier intitulé ‘Le Cadeau’ est un documentaire signé Myriam van Imschoot. Il suit le parcours de quatre femmes à Bruxelles qui pratiquent le youyou ou le zaghareed. Il s’agit de cris de joie et d’émotion poussés par les femmes d’Afrique du Nord et d’Asie de l’Ouest. À 21h, le second film, intitulé ‘La couleur de la Grenade’ est réalisé par Sergueï Paradjanov. Il raconte la vie et l’oeuvre du troubadour arménien du 18e siècle Sayat Nova. Un grand visionnaire pour de nombreux poètes arméniens, russes et européens du 20e siècle.

Le mercredi 20 septembre, la réalisatrice française Alexandra Dols présentera son film ‘Moudjahidate’, sorti en 2007, sur les récits d’anciennes combattantes algériennes contre le colonialisme français. Après la projection, la discussion sera animée par la docteur en science politique Karima Ramdani dans la salle de spectacle bruxelloise ‘Les Riches-Claires’.

Et enfin, le jeudi 21 septembre, deux films seront à nouveau diffusés dans la Cinematek de Bruxelles. Le premier, ‘Les Rivières’ est une enquête trans-générationnelle sur la lignée de femmes de la famille de la réalisatrice franco-vietnamienne Mai Hua. Le documentaire est à la fois un plongeon intime dans les secrets de famille, mais aussi un conte universel dans lequel on peut tous s’identifier car toutes les familles sont dysfonctionnelles d’une manière ou d’une autre. La soirée continuera avec la projection de ‘Le Pacha, ma mère et moi’, un autre récit entre mère et fille sur la question de l’héritage d’une parente kurde exilée et activiste. S'en suivra un question-réponse entre le public et la réalisatrice Nevine Gerits.

Plus d’informations sur la programmation du festival sur le site de l’événement.

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