À l'occasion du Mois du Doc, Pickx s'est entretenu avec Sergio Ghizzardi, le parrain de l'événement

Cinéma |

La cinquième édition du Mois du Doc se déroulera du 1er au 30 novembre, partout à Bruxelles et en Wallonie, en vue de faire découvrir ou redécouvrir des documentaires belges francophones. Pickx a rencontré le parrain de cette édition, Sergio Ghizzardi, réalisateur et producteur de films documentaires.

De Pickx

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Pourquoi avez-vous accepté de parrainer Le Mois du Doc ?

Sergio Ghizzardi: "Quand j'ai reçu le coup de fil du Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel me demandant d'être le parrain de l'événement, c'est quelque chose qui m'a beaucoup touché. Le documentaire a toujours été au cœur de ma carrière professionnelle et je me suis dit que j'avais peut-être dans ce cadre-là des choses à partager. Et puis je trouvais qu'il était important de soutenir le documentaire en fédération Wallonie-Bruxelles. Il est important pour moi qu'il y ait un élan pendant un mois pour parler du documentaire, qui est un cinéma ancré dans le réel. Et cela grâce à des réalisateurs et des réalisatrices de talent qui nous parlent du monde dans lequel on vit. Avec une écriture qui est diverse, multiple, et c'est ce qui me réjouit."

Comment se porte le cinéma documentaire belge ?

S.G.: "Si on regarde la production, la qualité de la production, les résultats en festivals et la place à la télévision, je pense que le documentaire se porte plutôt bien. En Belgique, on a des réalisateurs et des réalisatrices de talent qui ont des choses à dire sur notre monde, et je pense que ce qu'ils nous disent, et la manière dont ils nous le disent touche un public de plus en plus large. Et je suis là pour soutenir ce mouvement. Avec Le Mois du Doc, on présentera plus de 90 films dans plus de 100 endroits, c'est incroyable. Vous savez, avant, c'était le Weekend du Doc, et il y a cinq ans les organisateurs ont décidé de sauter le pas et de passer au Mois du Doc !"

Le Mois du Doc, c’est aussi l’occasion d’amener dans les salles un public qui n’est pas forcément habitué à aller au cinéma pour voir des documentaires ?

S.G.: "Je pense que la particularité du Mois du Documentaire, c'est vraiment d'ouvrir les fenêtres et permettre aux documentaires de sortir et de se présenter au public. Alors tant au cinéma, mais aussi dans les centres culturels, dans les bibliothèques. Ce sont des séances qui sont organisées par des ASBL. Mais là particularité, c'est que chaque séance est un événement, c'est-à-dire qu'il y a toujours un réalisateur, un producteur qui sont là pour accompagner le film et donner encore une lecture supplémentaire du film que vous allez voir, donc au-delà même de l'objet filmique. C'est ce qui est extraordinaire dans cet événement: il y a un contact entre le public et les artistes. Je me réjouis aussi du fait que la RTBF et d'autres plateformes ont soutenu ces films et seront là aussi présentes pour défendre le doc dans notre Fédération Wallonie-Bruxelles. Tous les acteurs sont réunis pour être là et pour ouvrir au plus large public possible ce que nos réalisatrices et réalisateurs ont à nous dire sur le monde."

Est-ce qu’il y a parfois un manque de visibilité pour le genre documentaire ? Peu de chaînes en diffusent, peu de cinémas...

S.G.: "Alors là-dessus, je vous dirais qu'on a toujours des partenaires fidèles qui diffusent du documentaire et qui sont là, tels que la RTBF ou encore Proximus qui en diffusent. Il y a également les plateformes comme Sooner. Je pense qu'il ne faut pas être défaitiste, le genre est présent, et il l'est même de plus en plus. On voit même que ces derniers temps des séries documentaires apparaissent et sont, en termes d'audience, des succès. C'est la force du documentaire: sa multiplicité d'écriture. Il y a presque autant de documentaires qu'il y a de réalisateurs, mais il y a aussi différents genres, et ces genres sont bien représentés".

Le Mois du Doc aborde des thématiques fortes et actuelles, comme le changement climatique, la migration, les rapports femmes-hommes, les questions de genre, l’art, c'est un sacré programme...

S.G.: "Je pense que ce sont des thèmes qui sont émergents dans nos sociétés et les réalisateurs et réalisatrices sont des gens sensibles qui sont là pour traiter ces sujets. Ils nous permettent d'avancer dans le débat. En fait un documentaire, je le dis souvent, c'est une porte ouverte à la réflexion. On ne sort pas d'un doc en se disant que l’on connaît tout sur un sujet, mais ça invite à la discussion, ça nous permet d'aborder une problématique sous un angle différent, et qui sait, peut-être même à changer le monde."

Vous êtes donc le parrain de cette édition, concrètement, de quoi vous occupez-vous ?

S.G.: "On m'a demandé d'avoir une sorte de responsabilité morale par rapport aux documentaires. J'ai également eu la chance d'écrire un édito qui est ma façon de voir le documentaire. C'est ma petite pierre blanche concernant tout le processus du documentaire dans notre fédération Wallonie-Bruxelles. Je suis là pour ouvrir le débat. J'ai également produit le film 'Game of Truth' qui sera projeté dans le cadre du festival. Enfin, je serai là lors de la séance d'ouverture du Mois du Doc et j'essaierai d'aller voir les films."

Actuellement, vous finalisez votre dernier documentaire, de quoi parle-t-il ?

S.G.: "En effet, mon dernier documentaire s'intitule 'Nenets vs. Gas' et parle de l'industrialisation de l'Arctique et de la route maritime du Nord et de ses conséquences sur les peuplades nomades autochtones de Sibérie. J'y parle aussi de la péninsule de Yamal, dans le nord de la Russie, qui est le coffre-fort gazier russe, puisque 85% du gaz russe vient de là."

 Quels sont vos projets futurs ?

S.G.: "Pour la suite, je me suis encore intéressé à l'énergie et je vais faire un documentaire sur l'hydrogène et la manière dont cette énergie est arrivée dans ce contexte de décarbonisation de nos sociétés. Enfin, j'ai également un projet qui intéressera les Belges, puisque je compte parler de pommes de terre. L'idée est d'utiliser les pommes de terre comme symbole du mode de développement de nos sociétés."

Le Mois du Doc se déroulera du 1er au 30 novembre, partout à Bruxelles et en Wallonie. La programmation 2022 compte quelque 90 documentaires pour 120 projections dans des salles de cinéma, des centres culturels ou encore des bibliothèques. Retrouvez ici toute la programmation.

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